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Fifa : Sepp Blatter résiste aux nouvelles révélations de corruption

Le président de la Fifa Sepp Blatter en conférence de presse à Zurich, le 17 juillet 2012.[AFP]

Joseph Blatter a réaffirmé mardi qu'il n'avait aucune raison de démissionner de la présidence de la Fifa, malgré les nouvelles révélations dans une vieille affaire de corruption qui viennent ternir l'image déjà écornée de la Fédération internationale de football.

"Il ne suffit pas que quelqu'un dans la presse dise +démissionnez, démissionnez+, si quelqu'un veut que je me retire, qu'il en fasse la demande devant le Congrès (qui réunit toutes les fédérations composant la Fifa). Si on ne me veut plus (...), je partirai sans discussion. Mais je rappelle que j'ai été élu par la Congrès", a ainsi déclaré le président de la Fifa lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation à Zurich.

La Fifa traverse actuellement de nouvelles turbulences avec les dernières révélations sur une ancienne affaire, dite affaire ISL, une ex-société détentrice des droits exclusifs sur la Coupe du monde accusée de pots-de-vin concernant le prédécesseur de M. Blatter, Joao Havelange.

Havelange, 96 ans et président de la Fifa jusqu'à l'élection de Blatter en 1998, aurait touché au moins 1,5 million de francs suisses (1,24 million d'euros), alors que Ricardo Teixeira, ex-président de la Confédération brésilienne et ex-vice-président de la Fifa, aurait touché au moins 12,74 millions de pots de vin d'ISL, en échange de l'obtention des droits exclusifs, selon la BBC.

"Je n'étais pas au courant"

"Je n'étais pas au courant des pots-de-vin", a martelé M. Blatter devant la presse, à l'issue d'une réunion du comité exécutif, gouvernenement du football mondial.

Interrogé sur le sort de son prédécesseur, "Sepp" Blatter a botté en touche et souligné que le sort de M. Havelange, actuellement président honoraire de la Fifa, n'avait pas été discuté au comité exécutif.

"Cette affaire (retirer la présidence honoraire, réclamé par certains en Allemagne, à M. Havelange) concerne le Congrès" de la Fifa, a-t-il ajouté.

Le président de la Fifa a reçu le soutien de Theo Zwanziger, ancien patron de la Fédération allemande de football et membre du comité exécutif de la Fifa, selon lequel il était clair "que les accusés dans cette affaire (ISL) étaient Havelange et Teixeira".

"Sepp Blatter n'est pas accusé" dans cette affaire, a-t-il insisté en marge de la conférence de presse.

M. Zwanziger a cependant admis que dans le cadre du dossier de corruption impliquant ISL, "des montants ont été versés à des personnes et des institutions". "On ne sait pas qui se cache derrière et c'est ce qu'il faut éclaircir", a-t-il dit à des journalistes.

Colère en Allemagne

Plusieurs dirigeants politiques allemands avaient réclamé mardi que M. Blatter soit privé de l'Ordre du mérite, la plus haute distinction du pays, pour son attitude dans l'affaire ISL, qu'il avait dédramatisé dans la presse allemande.

M. Blatter avait récemment expliqué que ces versements ne contrevenaient pas à la loi en vigueur à l'époque dans la Confédération helvétique, ce qui avait suscité de vives réactions dans le monde du football, notamment en Allemagne.

"Il est prouvé que Sepp Blatter fait partie du système endémique de corruption de la Fifa. C'est pourquoi, on doit lui retirer l'Ordre du mérite allemand", s'est insurgé le député Vert européen Reinhard Bütikofer au quotidien Die Welt.

"Je ne me prononce pas dessus" mais "si on décide de me le retirer, on me le retirera", a seulement commenté M. Blatter, énième tempête pour celui qui s'était présenté comme "capitaine" du bateau Fifa pour sa réélection il y a un un an, et qui continue à donner le cap d'un processus de réforme.

Ainsi la Fifa a adopté mardi un nouveau code éthique où, notamment, il n'y aura plus de délai de prescription pour les affaires de corruption.

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