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Prudhomme : "Le Tour doit pouvoir se jouer partout"

Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, le 29 mai 2012 Mondorf-les-Bains.[AFP]

Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, prône l'audace dans l'édition 2012 de la Grande Boucle, qui accorde paradoxalement la part belle aux contre-montre.

Pour la sixième fois seul aux commandes de la plus grande course du monde, il a réagi pour l'AFP à huit sujets-clé du Tour 2012.

PARCOURS: "Il est vraiment différent, fait pour surprendre, atypique parce qu'il est placé entre les éditions historiques, les centenaires des Pyrénées (2010) et du Galibier (2011) puis la centième édition en 2013. Je l'avais en tête depuis longtemps, j'en ai eu la confirmation à Morzine-Avoriaz en 2010 avec l'attaque d'Andy Schleck à la flamme rouge. Je me suis dit: il faut qu'on trouve quelque chose pour qu'ils attaquent de plus loin. Ils sont mis dans les conditions pour tenter le jackpot, prendre des risques, ce que les gens adorent. J'ai presque envie de dire +c'est casoar et gants blancs+, allez-y à l'instinct, profitez du terrain, calculez moins! Les managers et les équipes, c'est bien légitime, font tout pour prévoir la course durant trois semaines. Nous, organisateurs, avons le devoir de mettre de l'imprévu".

CONTRE-LA-MONTRE: "En 2012, c'est la part moyenne jusqu'en 2007. Elle n'a rien de démesuré, même si elle est nettement plus importante que ces toutes dernières années. On ne poserait pas la question (d'une part trop importante des chronos cette année) si Wiggins était le Wiggins de l'année passée".

FAVORIS: "Cadel Evans et Bradley Wiggins assurément. Evans parce que c'est le tenant du titre, parce que sa constance au plus haut niveau est très impressionnante. Il a acquis de l'assurance, il a une vraie science de la course. Wiggins parce qu'il a été dominateur dans quasiment toutes les courses par étapes cette saison. Il est entouré d'une équipe Sky extrêmement puissante, qui est à l'évidence totalement dévolue à ce que Wiggins appelle écrire l'histoire, faire en sorte que pour la première fois un coureur britannique remporte le Tour de France".

DESCENTE: "Cette année, le Tour peut se jouer au moins autant dans les descentes que dans les montées. Au vu du Dauphiné, c'est le terrain où Wiggins sera le plus en difficulté. Evans et Nibali, qui sont deux des meilleurs descendeurs du peloton, auront une communauté d'intérêts. Il y a une volonté inscrite dans le parcours d'augmenter la plage des étapes-pièges. Le Tour doit pouvoir se jouer partout. On a agrandi la carte des étapes potentiellement décisives. Ce Tour est fait pour qu'il y ait des attaques plus lointaines, avec des rampes de lancement extrêmement raides à 30 ou 40 kilomètres de l'arrivée".

SKY: "Dave Brailsford m'avait présenté le projet un an avant la création de l'équipe (en 2010). Il avait dit vouloir gagner le Tour de France dans les quatre ans. Une étude hyper-précise de tout ce qui n'allait pas, une précision dans le détail très impressionnante, la force du collectif. Tout le monde pousse dans la même direction, une fois que cette direction a été donnée. Ce n'est pas toujours le cas dans d'autres pays... De la même manière que Wiggins a fait "le" relais lors des Championnats du monde qui a permis au peloton de revenir et donc de sacrer Cavendish, toute l'équipe travaillera clairement pour Wiggins comme on l'a vu sur le Dauphiné".

GIGANTISME: "Il y a une vraie volonté depuis plusieurs années de maigrir, ce que je crois absolument nécessaire. Il y aura moins de motos-photographes à l'échelon course, moins de monde au village-départ, la zone technique sera moins importante... C'est nécessaire pour continuer à aller là où nous le voulons même si nous nous adaptons. Un mouvement est amorcé et va se poursuivre".

PASSEPORT (biologique): "Il a été mis en place par les autorités et il fait de l'UCI (Union cycliste internationale) une fédération à la pointe de la lutte. C'est un atout énorme pour cibler les contrôles. Un virage a été pris depuis quelques années maintenant, même si on subit encore les contre-coups de certaines affaires. C'est le virage qu'il fallait prendre. Il y a un vrai décalage aujourd'hui entre l'image et la réalité. La réalité est plutôt à l'avantage du monde du cyclisme".

CAVENDISH: "Pour moi d'ores et déjà le meilleur sprinteur de l'histoire du Tour. Un tempérament, quelqu'un d'entier, de touchant. Au départ du Tour d'Oman, en février dernier, je lui demande s'il connaît Darrigade. Il me répond: "moi je suis à 20 (étapes), Darrigade 22, Armstrong 22, Leducq 25, Hinault 28, Merckx 34. Il savait les records des victoires d'étapes du Tour de France alors que, comme Wiggins, il vient d'un pays où il n'y a pas une immense culture de la route. Il redonne de la force à l'histoire du cyclisme, aux anciens champions"

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