La France a gagné, vendredi soir, son premier match en phase finale depuis six ans. Quelques heures plus tard, Thierry Roland est parti, sur ce dernier bonheur, enfin je l’espère.
Thierry faisait partie de ces gens qui ne s’étaient pas construit un personnage public. Il était dans la vie comme tout le monde l’a vu et entendu à l’antenne pendant cinquante ans : chauvin, râleur, de mauvaise foi. Il était aussi un amoureux fou du sport et surtout du foot. Il mettait son réveil la nuit pour suivre en direct avec son fils Gary les matchs de play-offs de Tony Parker avec les Spurs. Il me passait aussi des coups de fil le samedi après-midi quand Arsenal jouait. Juste histoire de causer quelques minutes. Thierry a eu une vie professionnelle fantastique. Il a été un des pionniers de la télé et encore plus, du direct. Il est devenu plus que la voix du foot. Une légende. Et surtout, il a vécu, comme nous tous, de sa passion, de son amour pour le ballon rond.
Ce décès a beaucoup touché les Français. Parce que Thierry était notre tonton à tous. Parfois un peu excessif, voire même un peu lourd, mais si souvent drôle et toujours attachant. Avec cet art de balancer une petite vacherie l’air de rien et avec un grand sourire.
J’ai beaucoup ri avec Thierry. A Londres, à Berlin, sur M6 ou sur RTL. On a coutume de dire que personne n’est irremplaçable. C’est une ânerie. Thierry, et son rire infernal, le sont comme Roger Couderc. Après, il y a les enfants de Thierry que nous sommes tous. Ou que nous essayons d’être. Avec plus de retenue, d’expertise ou d’objectivité. En revanche, pour être plus enthousiaste et passionné, on peut tous se rhabiller. A bientôt Thierry. Et comme tu le disais le soir de la plus belle soirée de ta vie, le 12 juillet 1998 avec le titre mondial des, de nos, de tes Bleus, «le plus tard possible».
Quand j'étais triste : l'hommage de Jézabel lemonier à Thierry Roland.