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Ligue 2 : Hantz, l'homme du renouveau bastiais

L'entraîneur Frédéric Hantz concentré à l'heure de rencontrer Lorient en Ligue 1, alors qu'il était à la tête du Havre, le 16 mai 2009[AFP/Archives]

A son arrivée en juin 2010 à Bastia, Frédéric Hantz ne s'imaginait sûrement pas vivre deux de ses plus belles années d'entraîneur pro, conclues par le retour quasiment assuré du Sporting en L1, 7 ans après la relégation.

Appelé au chevet d'un club moribond, sauvé in-extremis de la relégation administrative en CFA grâce à la générosité des collectivités locales, Hantz partait avec un sacré handicap. D'autant que ses deux dernières expériences, sur le banc de Sochaux et du Havre, s'étaient terminées en queue de poisson.

Deux échecs qui l'avaient même poussé à prendre une année sabbatique. "Ce fut une grande souffrance mais j'ai énormément appris, philosophe-t-il. Pour autant, ma réussite à Bastia n'est absolument pas liée à un sentiment de revanche".

Cette réussite, il faut la chercher ailleurs. Souvent décrié pour son mode de fonctionnement atypique, parfois même militaire avec des entraînements à 6h00 du matin, Hantz a su se fondre dans le moule corse.

"Un entraîneur dépend surtout d'un contexte, de la confiance de ses dirigeants et de la qualité de ses joueurs, avoue-t-il. Le seul mérite que je peux avoir c'est d'avoir su faire prendre la mayonnaise entre toutes les composantes du club. Pour le reste, il y a trop d'éléments qu'un entraîneur ne maîtrise pas pour pouvoir se glorifier".

Une humilité loin de la hauteur du parcours réalisé: championne de National en ayant écrasé tous les records, actuel leader de Ligue 2 avec onze longueurs d'avance sur le deuxième, sa troupe marque de son empreinte l'histoire du Sporting.

"C'est miraculeux de réaliser un tel parcours. J'ai rapidement compris que ce club était différent des autres de par son histoire, ses supporteurs et ses valeurs. Cette chaleur humaine retrouvée était une première victoire pour moi. Après, je suis heureux d'avoir pu mettre en place ma vision du football. Pour être franc, je m'étais fixé deux ans pour retrouver la Ligue 2. Finalement ce sera la Ligue 1!"

Hantz explique cette ascension fulgurante avec beaucoup de recul: "Nous avons la chance d'avoir eu sur le terrain des gars à l'état d'esprit irréprochable. Après, notre constance à domicile, où nous sommes invaincus depuis deux ans, a contribué à réaliser la différence. Mais ce sont surtout nos résultats à l'extérieur (ndlr: meilleure équipe à l'extérieur en National et actuellement 3e en Ligue 2) qui ont confirmé. Le plus bel exemple est d'ailleurs notre succès à Lens, qui est le tournant de la saison".

Les performances en déplacement lui tiennent énormément à coeur. "On entend des choses très choquantes autour du Sporting et de son stade, peste-t-il. Si le club est à cette place aujourd'hui, c'est parce qu'il sait jouer au football. Bastia a un public unique, et si cela dérange, tant mieux!"

Alors Frédéric Hantz, plus Corse que les Corses ? Le technicien bastiais natif de Rodez répond sans fausse pudeur: "Cette île me correspond parfaitement et nous partageons les mêmes valeurs. De la fierté, de la solidarité, de l'insoumission. Les présidents Geronimi et Orsoni disent qu'être Corse est un hasard, mais c'est une communauté de destin. Tout est dit!"

Ce destin corse doré pour Frédéric Hantz devrait se prolonger au moins encore pour une année en Ligue 1. Pour le plus grand plaisir des supporteurs bastiais qui ont déjà rebaptisé la statue de Napoléon qui trône sur la principale place de la ville en y inscrivant : "NapoléHantz 1er! Merci".

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