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Isner, une montagne sur le Rocher

Malgré les apparences, le géant américain John Isner constitue une vraie menace sur terre battue et sera l'attraction à haut risque du quart de finale face à la France ce week-end à Monte Carlo.[AFP]

Malgré les apparences, le géant américain John Isner constitue une vraie menace sur terre battue et sera l'attraction à haut risque du quart de finale face à la France ce week-end à Monte Carlo.

De près ou de loin, il ne ressemble à rien au portrait type du spécialiste de la terre battue qu'on imagine généralement petit, trapu, et, dans la majorité des cas, hispanophone. Isner lui est immense (2,06 m), dégingandé, parle avec un fort accent américain et vient d'un pays dont les joueurs sont historiquement allergiques à l'ocre.

Pourtant, le danger est réel et la France aura intérêt de se méfier d'un joueur atypique dont le gabarit permet d'annihiler l'une des principales difficultés posées par la surface: le rebond.

Sur terre battue, les effets prennent facilement, en particulier le lift, ce qui fait que la balle rebondit souvent à hauteur d'épaule, dans une zone compliquée à maîtriser. Pour Isner elle arrive à hauteur de hanche. Idéal.

Autre avantage: même s'il a une excellente coordination pour sa taille, Isner a besoin de temps pour s'organiser et enclencher ses coups. La terre battue le lui donne. Quant à son service, il va vite même sur terre battue et l'énorme effet "kick" qu'il imprime à la balle le rend même encore plus efficace.

"En fait j'aime la terre battue, résume le N.11 mondial. C'est une très bonne surface pour moi. La balle rebondit haut ce qui est bon pour moi car elle arrive généralement dans ma zone de frappe. Ca a été le cas en Suisse par exemple."

La Suisse, illustration par exemple de l'épouvantail que peut constituer l'Américain sur terre battue. C'est là-bas, à Fribourg, qu'Isner a réussi le plus grand exploit de sa carrière - si on met à part sa victoire dans le "match sans fin" de 11h05 sur Nicolas Mahut à Wimbledon en 2010 - en battant Roger Federer (4-6, 6-3, 7-6, 6-2) au premier tour de la Coupe Davis.

Et c'était bien sur terre battue face à un vainqueur et triple finaliste de Roland-Garros où Isner avait déjà donné des gages en 2011 en devenant le premier jouer à pousser Rafael Nadal dans un cinquième set à Paris.

"John préfère quand ça va moins vite, confirme le N.1 américain Mardy Fish, absent ce week-end. Il n'aime par exemple pas particulièrement le gazon ce que je trouve dingue. Mais il a du mal à retourner sur surfaces rapides alors que son service à lui fait mal même sur la plus lente des surfaces."

Même si le camp français s'est prononcé à l'unanimité pour la terre battue pour accueillir les Etats-Unis, elle semble avoir identifié le danger. Surtout qu'Isner, promu N.1 américain en l'absence de Fish, arrive en confiance grâce à sa finale à Indian Wells et reposé après sa sortie précoce à Miami.

"On l'a longtemps cantonné dans un rôle de +géant+ qui frappe très fort au service mais Isner, c'est bien plus que ça, souligne le capitaine Guy Forget. Il se déplace bien. Il a un bon toucher, un très bon coup droit, un solide revers à deux mains, un revers coupé très propre. C'est vraiment un joueur complet qui joue bien plus juste que certains joueurs au gabarit moins impressionnant."

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