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Animaux : les gorilles de l’Ouest peuvent se battre à mort, selon une étude inédite

Pour les gorilles de l’Ouest, ces tensions sont d’autant plus élevées. [SIMON MAINA / AFP]

L’examen de plaies de quatre gorilles sauvages de l’Ouest retrouvés morts ou gravement blessés, a permis de montrer l’existence de combats mortels entre ces primates. Une première pour la recherche sur cette espèce.

La nature est parfois sans pitié. Comme beaucoup d’animaux sauvages, les gorilles ne font pas exception à la règle et s’adonnent à des combats mortels, comme l’a révélé une étude parue dans la revue iScience.

La sélection sexuelle est une raison majeure qui justifie le caractère parfois ultra-violent de ces animaux. En effet, certains gorilles s’accouplent avec plusieurs femelles, ce qui engendre des conflits entre mâles de différents groupes, pouvant aller jusqu’à la mort de l’un d’entre eux.

Des relations conflictuelles

Si des combats mortels avaient déjà été observés chez l’espèce Gorilla beringei beringei (gorilles des montagnes), ce phénomène n’avait encore jamais été relevé chez l’espèce des gorilles de l’Ouest (gorilla gorilla). Cependant, la compétition est rude entre chaque groupe.

D’un côté les conflits pour la nourriture et de l’autre ceux concernant la reproduction. Le plus étonnant étant que pour les gorilles de l’Ouest, ces tensions sont d’autant plus élevées. Ces derniers étant plus «frugivores» (c’est-à-dire qu’ils se nourrissent majoritairement de fruits) que les gorilles des montagnes, qui sont, pour leur part, essentiellement herbivores. Les groupes de gorilles de l’Ouest sont également organisés autour d’un seul mâle adulte, appelé le «dos argenté», contrairement aux gorilles des montagnes qui délèguent ce pouvoir à plusieurs mâles.

Trois morts entre 1999 et 2022

Shelly Masi, primatologue au laboratoire Éco-Anthropologie (CNRS-MNHN-Université Paris Cité) et les scientifiques du WWF République Centrafricaine, de La Sapienza à Rome et de Panthera à New York, se sont penché sur le nombre de gorilles morts en raison de ces combats.

Le verdict est tombé, en retraçant toutes activités depuis 1999, les chercheurs ont déterminé le décès de trois gorilles et ont fait état d’un gravement blessé en raison de ces combats, jusqu’en 2022. Pour en venir à cette conclusion, ils s’étaient concentrés sur des populations dans les aires protégées de Dzanga-Sangha, en République Centrafricaine.

Si le peuple local avait placé ces décès sous le signe d’attaques de léopards, la localisation et la forme de leurs plaies ont démontré qu’il s’agissait bien de combats entre gorilles. «Même si les rencontres sont rarement fatales, certains combats entre gorilles de l’Ouest adultes peuvent donc être très violents et mortels», a conclu le rapport.

En clair, cela permet de mettre en lumière les facteurs qui ont joué un rôle important dans l’évolution des interactions sociales violentes et létales chez des espèces très proches des humains, à savoir le dimorphisme sexuel et la socialité polygyne, une forme de polygamie.

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