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Canicule : qu'est-ce que l’effet «double jet-stream», pointé du doigt par les scientifiques ?

En moyenne sur l’Europe, le « double jet » a contribué à environ 30% de l’intensité des canicules entre 1979 et 2020. [MARIJAN MURAT / DPA / AFP]

Selon certains scientifiques, la France et l’Europe souffrent actuellement de l’effet «double jet-stream», qui maintient des températures chaudes. Conséquences : canicules à répétition et sécheresses.

La France est en ébullition. Avec pas moins de quatre canicules en un été, le pays est en proie à une sécheresse jamais égalée. Dans la revue Nature, des scientifiques ont observé un phénomène appelé «double jet-stream» : à cause du dérèglement climatique, la France est bloquée dans une masse d’air chaude.

L’effet «jet stream» est un couloir de vents puissants circulant entre l’air froid des hautes altitudes et l’air chaud subtropical. Un chemin parcourant l’hémisphère nord qui se trouve dévié ces dernières années à cause du réchauffement de la planète.

L’Europe en surchauffe

En temps «normal», les courants d’airs chaud et froid s’alternent ce qui permet, malgré la période estivale, d’équilibrer les chaleurs. Seulement, avec le réchauffement climatique, les masses d’air froides sont moins présentes. Conséquence : les ondulations du jet stream sont plus lentes, sinueuses et peuvent se scinder en deux provoquant un «double jet stream».

La France et l’Europe de l’Ouest sont les principales victimes de ce phénomène. Comme le rappelle France Info, les courants d’air froids étaient notamment formés dans les régions nordiques, comme le Groenland. Malheureusement, le Groenland et ses alentours font partie des régions qui se réchauffent le plus, n’offrant ainsi plus suffisamment de courant d’air froid pour repousser l’air chaud venant du Sahara. Le jet stream se ramollit et finit par se diviser en deux branches qui piègent en leur sein une masse d’air chaud.

+0,61 jour de canicule par décennie

«Les jours de canicule montrent une augmentation moyenne sur l’Europe de +0,61 jour par décennie, contre +0,21 jour par décennie pour le reste des latitudes moyennes, ce qui constitue un taux environ trois fois plus rapide pour l’Europe», expliquent les scientifiques dans l’étude. Quant à l’intensité de ces vagues de chaleur, elle est quatre fois supérieure sur le Vieux Continent.

Un phénomène à surveiller

«Les mois de juillet-août 2003 présentent l’événement à double jet le plus persistant de toute la période d’étude», assurent les scientifiques. Avec plus de 70.000 morts, cet épisode de chaleur est historiquement le plus mortel. D’autres canicules passées, comme celles des étés 1994, 2006 et 2018, sont elles aussi associées à un «double jet stream».

En moyenne sur l’Europe, le «double jet» a contribué à environ 30% de l’intensité des canicules entre 1979 et 2020. Ce pourcentage augmente même à 100% pour l’Europe occidentale.

C’est pourquoi les scientifiques recommandent une surveillance de ce phénomène afin de mieux prévoir les vagues de chaleur à venir.

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