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Voici pourquoi les requins attaquent les surfeurs

Les requins sont la source de nombreuses peurs. [RAFA RIVAS / AFP]

Si les attaques de requins contre l’homme sont très rares, chacune fait remonter à la surface son lot d'angoisse et de peur. Une étude scientifique parue ce mercredi permet de comprendre pourquoi les surfeurs peuvent devenir des cibles.

«Du point de vue d'un requin blanc, ni le mouvement ni la forme ne permettent une distinction visuelle sans équivoque entre les pinnipèdes (les phoques, les otaries…) et les humains», ont ainsi décrit les chercheurs de l’université de Macquarie (Australie), dont les travaux ont été publiés dans une revue de la Royal Society. Ils soutiennent donc la thèse «de l’erreur d’identification pour expliquer certaines morsures».

Les scientifiques sont partis du constat que les requins blanc, tigre et bouledogue, principaux responsables des attaques (et qui touchent en effet en majorité les surfeurs), ont certes la capacité à détecter odeurs et sons sur de grandes distances, mais utilisent surtout leur vue pour fondre sur leur proie, une fois qu’ils se trouvent à proximité de celle-ci.

Le requin voit très mal

De quoi poser problème, puisque le requin est presque insensible à la couleur et ne perçoit que très peu les détails d’une forme. La résolution de sa vue, six fois inférieure à celle de l’homme, est encore pire chez les jeunes spécimens de requins blancs, qui présentent le plus grand risque de morsures pour les surfeurs.

Les scientifiques ont donc mis au point un système permettant d’imiter le système visuel du requin et l’ont utilisé afin de lire des vidéos qu’ils avaient prises au fond d’un bassin. Ils ont d’abord filmé des images d’une otarie à fourrure et d’un lion de mer qui passeraient à la surface de l’eau, quelques mètres au-dessus du prédateur, puis les ont comparées avec celles de nageurs et surfeurs, effectuant le même trajet. Ces derniers ont fait des passages en pagayant seulement avec les bras, puis avec des battements de jambes. Trois types de planche de surf ont été utilisés : shortboard, longboard et hybride.

Otarie et surfeur, mêmes signaux

Il est alors apparu que les signaux vus par le jeune requin sont quasiment impossibles à différencier, qu’il s’agisse d’un pinnipède, d’un nageur ou d’un surfeur en train de pagayer. Les chercheurs ont même précisé que la différenciation doit être encore plus compliquée dans l’eau de mer par rapport au bassin utilisé pour l’expérience, qui offrait une meilleure visibilité.

L’étude a également permis de rendre compte que la forme d’une otarie ou d’un phoque les nageoires repliées ressemblait plus à un nageur ou un surfeur sur une petite planche qu’à une de ces proies avec les nageoires déployées. Les chercheurs ont donc indiqué qu’ils allaient désormais tenter de savoir si un «changement de signaux visuels de proies potentielles serait une technique efficace de protection contre les requins blancs».

D’ici-là, mieux vaut pour chacun continuer à éviter de se baigner ou de surfer dans les zones à risque, d’autant plus lorsque les éléments affectent la visibilité depuis le fond de l’eau (obscurité, eau trouble, etc.). Il est également bon de rappeler que les attaques de requins restent tout de même très rares à travers le globe (pas plus de 60 en 2020).

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