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Projet Iseult : comment l'IRM le plus puissant du monde a-t-il cartographié le cerveau comme jamais ?

Conçu en 2021, le scanner IRM du projet Iseult est le plus puissant jamais créé, avec 11,7 teslas. [Capture d’écran sur X / @CEA_Joliot]

Le CEA va dévoiler pour la première fois, ce mardi 2 avril, une série d’images de cerveau obtenue avec le scanner IRM le plus puissant au monde, Iseult. Une avancée majeure et un espoir immense pour l’étude de notre santé.

Une première mondiale. Après plus de 20 années de recherche et de développement, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dévoile, ce mardi 2 avril, une des images de cerveau obtenues grâce au champ magnétique du scanner IRM, élément central du projet baptisé Iseult.

Conçu en 2021, il est le scanner le plus puissant jamais créé, avec 11,7 teslas (une unité de mesure d’induction et de densité de flux magnétique), permettant d'imager le cerveau humain et d’en découvrir tous les détails de son fonctionnement.

Comment fonctionne l’IRM du projet Iseult ?

Conçu par les ingénieurs et chercheurs du CEA, l’IRM du projet Iseult a permis de transformer un aimant «hors normes», livré en 2017, en un «imageur», comme l'a expliqué un communiqué de presse. Celui-ci pèse 132 tonnes et mesure cinq mètres de longueur et cinq mètres de diamètre extérieur contre 90 centimètres de diamètre intérieur. Des mensurations qui permettent le passage d’un corps humain entier.

Des dimensions spectaculaires, qui favorisent ses compacités bien plus performantes qu’un scanner standard. Celui-ci peut donc aller jusqu’à 11,7 teslas, contre 1,5 ou 3 teslas pour les IRM hospitaliers. L’aimant est alimenté par un courant de 1.500 ampères. Les bobines de conducteur sont, pour leur part, refroidies en permanence par de l’hélium à l’état «superfluide» à -271,35°C.

Au total, six années auront été nécessaires à la fabrication de cet aimant et près de quatre ans de travaux et de réglages pour qu’il soit enfin opérationnel.

Des phases de tests

Afin de s’assurer de l’efficacité de leur scanner, les équipes d’ingénieurs et de chercheurs, ont dû réaliser certains tests. Ils se sont concentrés sur un élément qui se rapprocherait le plus possible du cerveau humain et ont alors jeté leur dévolu sur un potimarron, dont la consistance riche en eau et la taille présentent de grandes similitudes.

Résultat, l’IRM a permis de dévoiler des imageries de l’intérieur de la cucurbitacée, avec une qualité encore jamais atteinte. Les chercheurs ont ainsi conclu que le dispositif était apte à analyser celui le cerveau d’un humain.

Toutefois, le scanner a nécessité quelques améliorations afin que la qualité des images produite approche une résolution de 100 à 200 microns à 11,7 teslas. Les équipes ont donc travaillé sans relâche sur les dernières «vérifications des équipements d’imagerie et des premiers tests de l’antenne» développée dans le cadre du projet, avant de dévoiler au grand jour ses capacités.

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