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Santé : en quoi la ménopause chez les cétacés permet-elle d’en apprendre plus sur celle des femmes ?

Parmi ces cinq cétacés, on retrouve les orques, les narvals, les bélugas, ainsi que les globicéphales à nageoires courtes. [© Mikhail / Adobe Stock]

D’après des scientifiques, le phénomène de ménopause chez cinq espèces de cétacés pourrait permettre d’expliquer cette phase naturelle de la vie des femmes. Cela pourrait être dû à leur longue espérance de vie et leur caractère social.

Nous avons encore beaucoup à apprendre sur la ménopause et les réponses pourraient bien se trouver auprès de certains cétacés. C’est ce que soutiennent les scientifiques des Universités d’Exeter et de York au Royaume-Uni, ainsi que le centre de recherche sur les baleines, Friday Harbor aux États-Unis.

Selon cette étude publiée dans la revue scientifique Nature, la ménopause ne concerne que les femmes et cinq espèces de baleines à dent, sur les 5.000 espèces de mammifères sur la planète. Parmi ces cinq cétacés, on retrouve les orques, les narvals, les bélugas, ainsi que les globicéphales à nageoires courtes (comme le roqual à tête plate et le poisson noir).

La durée de vie reproductrice «n’a pas évolué»

En moyenne, la ménopause apparait chez les femmes entre 45 et 55 ans. D’autre part, leur espérance de vie est en moyenne de 85,1 ans, ce qui laisse les femmes passer en moyenne 40 % de leur vie adulte après la ménopause.

Cela a poussé les scientifiques à se questionner et à vouloir expliquer la raison pour laquelle les baleines et les femmes sont les seuls mammifères à passer une grande partie de leur vie après l’arrêt du cycle ovarien.

D’après leurs recherches, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène. Ils ont principalement démontré que leur espérance de vie s’est progressivement allongée, contrairement à leur durée de vie reproductive qui n’a pas évolué. Globalement, cette découverte est cohérente avec les théories évolutionnistes du vieillissement. Cela implique que les coûts et les contraintes du vieillissement somatique et reproductif sont susceptibles de différer et qu’il peut être plus facile de prolonger la durée de vie que celle reproductrice.

La structure sociale participe à la longévité

Une comparaison avec des espèces proches de l’Homme pourrait prouver cela d’après les scientifiques. Les femmes ont notamment la même durée de vie fertile que les femelles chimpanzés. Cependant, la durée de vie des femmes aprè le cycle ovarien demeure plus longue que celle de ces primates. Il en va de même pour les cétacés. Les espèces concernées vivent plus longtemps que les autres mammifères marins de taille similaire. L’explication privilégiée est le contact social. En effet, au même titre que les humains, les baleines vivent en groupe et entretiennent une relation étroite avec leur descendance.

L’aide intergénérationnelle a notamment été identifiée comme un avantage adaptatif clé de la longévité chez les espèces ménopausées et comme un élément important pour l’évolution de la ménopause. Plus une baleine est âgée, moins ses petits sont en bonne santé. En vieillissant, les cétacés deviennent essentiels pour transmettre leur expérience et leur savoir aux générations suivantes.

Malheureusement, toutes les réponses n’ont pas encore été trouvées et les scientifiques pointent du doigt le sous-investissement de la recherche à ce sujet chez les humains.  

Pour procéder à cette étude, les chercheurs ont collecté et analysé des données publiées dans la littérature afin d’obtenir des estimations de la durée de vie, reproductrice, de la taille, de la survie jusqu’à la maturité et de l’âge de la maturité pour autant d’espèces de baleines à dent que possible.

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