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Grippe aviaire : la France va commencer à vacciner des dizaines de millions de canards

Grippe aviaire Sur la période 2022-2023, six millions de volailles ont été abattues en France, selon le ministère de l'Agriculture. [©Stéphane MAHE/REUTERS]

Ce dimanche 1er octobre, la vaccination préventive des canards contre la grippe aviaire devient obligatoire. En ce sens, la France commencera à partir de lundi à vacciner des canetons dans l’espoir d’éviter un nouveau «raz de marée» de cette maladie virale.

Une solution pour sauver les agriculteurs au bord du gouffre. La vaccination préventive des canards contre la grippe aviaire est obligatoire depuis ce dimanche 1er octobre. Les premières injections interviendront lundi, a indiqué à l'AFP Jocelyn Marguerie, président de la commission aviaire de l'association de vétérinaires pratiquant en élevage SNGTV.

Le programme de vaccination cible les exploitations de plus de 250 canards de France métropolitaine (hors Corse), qu'ils soient élevés pour le foie gras, le magret et le confit (canards mulards) ou pour être vendus sous forme de filet et ou d'aiguillettes (canards de Barbarie principalement en France). La profession a estimé qu'il faudrait vacciner une soixantaine de millions de canards d'ici à l'été prochain.

L'injection se fait au 10e, puis 28e jour de vie du palmipède

À raison de deux doses par palmipède, la première commande de 80 millions de vaccins au laboratoire allemand Boehringer Ingelheim ne suffira pas. Paris devra donc lancer un autre appel d'offres. La vaccination concerne des canetons récemment arrivés dans les élevages.

L'injection se fait au 10e, puis 28e jour de vie du palmipède. «L'immunité commence à s'installer à partir de la première vaccination. Elle est pleine et entière un mois après la deuxième administration», soit en décembre pour les premiers vaccinés, explique Jocelyn Marguerie.

Les vétérinaires superviseront la vaccination (commandes, traçabilité...) mais effectueront rarement l'injection : cette tâche incombera à l'éleveur, ses salariés éventuels et des techniciens de sociétés prestataires de services. «Les éleveurs ont généralement l'habitude» du geste car ils vaccinent déjà leurs canards contre d'autres affections, relève Jocelyn Marguerie.

100 millions d'euros

Le produit de Boehringer Ingelheim, qui se conserve au réfrigérateur, est injecté sous la peau, «à la base du cou entre les ailes», poursuit le vétérinaire. Il n'y a «pas d'effet secondaire» pour ce vaccin qui «a déjà fait ses preuves ailleurs», en Asie et au Moyen-Orient, où il est surtout administré aux poules. Une surveillance post-vaccinale est prévue pour s'assurer que la grippe aviaire ne circule pas à bas bruit.

Le coût de cette campagne est estimé à près de 100 millions d'euros pour 2023-24, qui doivent être pris en charge à 85% par l'État et 15% par les filières de production. Par comparaison, la crise de 2021-22 avait coûté au moins 650 millions d'euros aux finances publiques, notamment pour indemniser les éleveurs dont les animaux ont été euthanasiés.

Les éleveurs n'ayant pas vacciné leurs canards ne seront pas indemnisés en cas d'abattage sanitaire.

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