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Moustiques tigres : comment se protéger de ces insectes invasifs et vecteurs de maladies ?

71 départements français sont aujourd'hui en vigilance rouge concernant le moustique tigre et 4 autres sont en vigilance orange. [EID Mediterranee / AFP]

Arrivé en France en 2004, le moustique tigre n'a cessé de se propager depuis. Un développement devenu problématique, sachant que cet insecte est vecteurs de maladies virales.

«Implanté et actif» sur 71% du territoire français, le moustique tigre pourrait bien gâcher les belles soirées d'été. Dans le top 10 des espèces les plus invasives au monde, l'insecte rayé est vecteur de maladies virales et sa présence grandissante en France fait craindre une augmentation des cas de dengue, zika ou chikungunya.

Dans un avis publié le 5 avril dernier, le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) disait déjà s'attendre «dans les années à venir, à une hausse» des contaminations liées à ces arbovirus véhiculés par le moustique tigre.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'expansion de cet insecte s'explique notamment par l'urbanisation mais aussi par le commerce et les voyages internationaux. Le 5 avril, Raman Velayudhan, qui coordonne les travaux de l'OMS sur la dengue et les arbovirus, a également souligné le «rôle clef» du «changement climatique».

Aujourd'hui, d'après Vigilance-moustiques, 71 départements français sont en vigilance rouge concernant le moustique tigre et 4 autres sont en vigilance orange. Les autres sont en jaune, ce qui signifie qu'en 2023 plus aucun département n'est en vert. L'année dernière, Santé publique France avait déjà qualifié d'«exceptionnelle» la situation de la dengue en France métropolitaine. En termes de nombre de foyers de transmission, mais aussi de nombre de cas autochtones.

65 de ces contaminations ne provenant pas d'une contamination hors du territoire métropolitain avaient en effet été dénombrées, contre 48 sur les 10 dernières années. La France était alors le seul pays européen à avoir rapporté des cas autochtones, concentrés en Occitanie et Provence-Alpes Côte d'Azur.

D'après Santé publique France, de petits foyers épidémiques de chikungunya ont aussi été observés l'an dernier. 22 cas, cette fois-ci importés, ont été recensés du 1er mai au 9 décembre 2022. En ce qui concerne zika, les chiffres sont plus faibles, avec trois cas importés enregistrés en métropole entre mai et décembre 2022.

Un plan national chaque année

Interrogé par l'Express, Yannick Simonin, virologiste et enseignant chercheur à l’université de Montpellier, précise toutefois que ce dernier virus est «plus mystérieux que les autres» et présente «une circulation beaucoup moins linéaire». Il est donc surveillé de près.

Chaque année, à partir du 1er mai, la Direction générale de la santé lance le plan national anti-dissémination d'arboviroses (maladies virales transmises par piqûre), qui prévoit différents niveaux de surveillance et d'alerte. Des actions sont mises en place à l'échelle des collectivités, mais les autorités sanitaires appellent aussi à la vigilance citoyenne.

Il s'agit notamment pour les Français de veiller à supprimer tout ce qui pourrait servir de «gite larvaire» au moustique tigre. De manière générale, cela concerne toutes les eaux stagnantes : marécages, creux d'arbres, vieux pneus...

En ville, Vigilance-moustiques conseille de faire attention aux coupelles placées sous les plantes en pot afin de retenir l'excédent d'eau, aux canalisations d'eaux usées, aux chantiers de construction ou encore aux gouttières mal-entretenues. Sachant que, d'après l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, 80% des moustiques naissent sur le domaine privé, les experts estiment que ce genre de précautions peut faire une réelle différence.

Pour éviter les piqûres, il est souvent conseillé de porter des vêtements clairs, longs et amples. L'utilisation d'un ventilateur à l'intérieur de la maison peut également être un atout : les insectes, dérangés par le vent, s'éloigneront. Des moustiquaires peuvent aussi être installées aux fenêtres et autour du lit si nécessaire. Enfin, l'usage de répulsifs fait partie des options, mais leur utilisation répétée n'est pas recommandée en dehors des zones infestées où sévissent la dengue, le chikungunya ou le zika.

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