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Scandale du Médiator : le procès en appel des laboratoires Servier démarre ce lundi

Le médicament Médiator, vendu depuis 1976 comme traitement contre le diabète et détourné en coupe-faim, a été prescrit à près de cinq millions de personnes en France. [Fred TANNEAU / AFP]

En mars 2021, les laboratoires Servier ont été reconnus coupables de «tromperie aggravée» et d’«homicides et blessures involontaires» après le scandale du Médiator. Le procès en appel, à la demande du parquet de Paris, doit se tenir à compter de ce lundi jusqu’au 28 juin prochain.

Un nouveau procès-fleuve pour l’un des plus gros scandales sanitaires français. En mars 2021, le tribunal correctionnel de Paris a condamné les laboratoires Servier et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour «tromperie aggravée» et «homicides et blessures involontaires» dans l’affaire du Médiator.

Le procès en appel de cette décision de justice, à la demande du parquet de Paris, doit se tenir dès aujourd'hui jusqu’au 28 juin prochain dans la capitale. Au total, ce sont près de 5.000 victimes qui sont concernées par ce dossier.

Un médicament prescrit à 5 millions de patients

A l’origine d’un véritable scandale sanitaire, le médicament Médiator, vendu depuis 1976 comme traitement contre le diabète et détourné en coupe-faim, a été prescrit à près de cinq millions de personnes en France. Il a été à l’origine de nombreuses lésions cardiaques et d’hypertension artérielle pulmonaire. Il a officiellement entraîné la mort d’environ 2.000 patients depuis sa mise en circulation.

Considérée comme la principale lanceuse d’alerte dans ce scandale, la pneumologue Irène Frachon a mis en lumière dès 2007 le lien entre l’utilisation du médicament et les problèmes sanitaires décrits ci-dessus. Grâce à ce travail, la commercialisation du Médiator avait été suspendue en novembre 2009.

180 millions d'euros au titre des préjudices subis

Pour rappel, les laboratoires Servier ont été condamnés il y a près de deux ans à une amende de 2,7 millions d’euros. Coupable d’avoir «failli dans son rôle de police sanitaire et de gendarme du médicament», l’ANSM avait écopé d’une amende de 303.000 euros. Jean-Philippe Seta, l’ancien bras droit du directeur Jacques Servier, mort en 2014, a été condamné à quatre ans de prison avec sursis et 90.600 euros d'amende.

Selon de premières estimations relayées par France Bleu, près de 180 millions d'euros de dommages et intérêts ont été attribués aux victimes en réparation des préjudices subis.

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