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Médecins libéraux : pourquoi font-ils grève ?

En grève depuis le 26 décembre dernier, les médecins libéraux ont décidé de prolonger le mouvement d’une semaine supplémentaire ce lundi 2 janvier. Voici leurs revendications.

Revaloriser le tarif des consultations

La principale mesure demandée par les manifestants est le doublement du tarif de la consultation de base, de 25 à 50 euros. L’objectif est de créer un «choc d’attractivité pour que les jeunes médecins s’installent en médecine libérale», selon le collectif Médecins pour demain.

La mesure permettrait d’«éviter également la fuite vers des pratiques plus attractives, moins contraignantes» ou à «l’étranger», d’après cette même source. Le but de cette proposition est enfin de «retrouver une médecine humaine avec plus de temps pour les patients».

stopper la chute du nombre de médecins

Depuis dix ans, le nombre de médecins généralistes exerçant seulement en cabinet a chuté de 11 %, passant de 64.142 en 2012 à 57.033 au 1er janvier 2022, d’après Les Décodeurs.

«Il n’y a plus assez de médecins libéraux en France. Ceux qui restent sont très fatigués parce que les collègues qui partent en retraite ne sont pas remplacés», a détaillé Moktaria Ali Kada Arioua, la porte-parole du collectif à l'origine du mouvement de grève, sur CNEWS.

Elle a également pointé du doigt deux problématiques expliquant cette pénurie de professionnels de la santé. «On est 52.000 médecins, il y a 40 % de nos collègues qui n’exercent pas la médecine générale car elle est jugée pas assez rentable. Sur une promotion qui finit ses études, seulement 10 % d'entre eux s’installent», a analysé cette dernière.

remédier à la perte d’attractivité du secteur

Une étude de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), publiée en novembre 2022, a fait part «d’une perte d’attractivité majeure pour la médecine générale». Parmi les étudiants qui ont choisi cette voie, 50,4 % remettent en question leur choix et 7,7 % mettent un terme à leur cursus.

La mesure gouvernementale visant à créer une quatrième année d’internat à effectuer prioritairement dans les déserts médicaux a creusé la défiance des étudiants. Ils sont 54 % à réfléchir «de plus en plus à exercer en dehors du pays».

limiter la lourdeur administrative

La lourdeur administrative est un autre des points-clés soulevés par les représentants syndicaux du secteur. «Aujourd’hui, on ne fait pas les tâches de notre métier. 50 % des médecins n’ont pas de femme de ménage ou de secrétaire. Il faut les replacer au centre du parcours de soins», a regretté Bertrand Legrand, secrétaire général de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF), pour La Voix du Nord.

Un sentiment partagé par bon nombre de ses confrères dans l’Hexagone. «Chaque jour, l’administratif me prend entre deux et trois heures. Du coup, je réponds moins aux demandes des patients», a critiqué Sabine Deprouw-Huet, médecin généraliste exerçant à Mésanger (Loire-Atlantique), pour L’Echo d’Ancénis.

Peser sur les négociations avec l’Assurance maladie

Pour rappel, les syndicats du secteur et l'Assurance maladie ont entamé ces derniers jours une négociation conventionnelle dans l’optique de parvenir à un nouvel accord pour les cinq prochaines années.

Cette dernière n’a pas encore eu les effets escomptés, à savoir un rabot inférieur à 1,276 milliard d’euros prévu dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), selon les contestataires.

Après une précédente mobilisation les 1er et 2 décembre, le collectif Médecins pour demain a prévu une journée de manifestation nationale à Paris ce jeudi 5 janvier.

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