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Cancer de l'utérus : l'usage fréquent de produits de lissage des cheveux augmente le risque, selon une étude américaine

33.497 femmes américaines âgées de 35 à 74 ans ont participé à cette étude.[Unsplash/ Lindsay Cash]

Une étude américaine établit pour la première fois un lien entre le risque de cancer utérin et l'utilisation fréquente de produits de lissage ou de défrisage des cheveux.

Proposés par de nombreux salons de coiffure, les produits chimiques de lissage des cheveux n'ont pourtant rien d'anodin. D'après une étude de l'Institut américain des sciences de la santé environnementale (NIEHS) publiée lundi 17 octobre, ils peuvent augmenter considérablement le risque de développer un cancer de l'utérus en cas d'usage fréquent.

Pour arriver à cette conclusion, 33.497 femmes américaines âgées de 35 à 74 ans ont été étudiées dans le cadre de ces recherches. Elles ont été suivies pendant près de onze ans, période au cours de laquelle 378 cancers de l'utérus ont été diagnostiqués.

«Nous avons estimé que 1,64 % des femmes qui n'ont jamais utilisé de produits lissants développeraient un cancer de l'utérus avant l'âge de 70 ans ; mais pour les utilisateurs fréquents, ce risque monte à 4,05 %», explique sur Twitter l'épidémiologiste Alexandra White, principale auteure de ce travail de recherche. Sachant que, dans le cadre de l'étude, l'usage fréquent a été défini comme dépassant quatre utilisations annuelles.

Alexandra White précise que «le cancer de l'utérus est relativement rare» mais en augmentation. Aux Etats-Unis, il représente environ 3 % de tous les nouveaux cas de cancer mais est aussi le plus courant de l'appareil reproducteur féminin, avec 65.950 nouveaux diagnostics estimés en 2022.

Les pertubateurs endocriniens impliqués

Les taux d'incidence sont notamment inquiétants chez les femmes noires, justement identifiées comme des utilisatrices de produits de lissage ou de défrisage, y compris à un jeune âge. L'étude du NIEHS montre que 60 % des participantes ayant déclaré avoir utilisé ce genre de cosmétiques indiquaient aussi faire partie de la communauté noire-américaine. Sachant que les résultats de recherche ont montré que l'éthnie n'était pas déterminante en elle-même.

Selon Alexandra White,  les conclusions de cette étude concordent avec de précédentes recherches ayant montré des liens entre ces produits et d'autres cancers, notamment du sein ou des ovaires. Ces cosmétiques sont notamment susceptibles de contenir des produits chimiques dits perturbateurs endocriniens, qui dérèglent le fonctionnement hormonal.

Voilà pourquoi les chercheurs du NIEHS estiment que «des recherches supplémentaires sont justifiées pour identifier les produits chimiques spécifiques à l'origine de cette association observée» entre produits de lissage et cancer de l'utérus. Des suspects figurent déjà parmi la liste des ingrédients : les parabènes, le bisphénol A, les métaux et le formaldéhyde.

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