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Eligo Bioscience prépare les médicaments high-tech du futur

David Bikard et Xavier Duportet travaillent avec leur équipe au sein de l'Institut Pasteur. David Bikard et Xavier Duportet travaillent avec leur équipe au sein de l'Institut Pasteur.[© P.Allard/REA/Eligo Bioscience]

La médecine de demain passera par des médicaments intelligents pour cibler et soigner efficacement. Et c’est en France que l’avenir de la biotech s’écrit déjà. La start-up Eligo Bioscience s’intéresse aux bactéries et conçoit actuellement des antibiotiques d’un nouveau genre à l’échelle nanométrique.

Présente ce mardi 15 et mercredi 16 décembre à Toulouse pour la conférence EmTech, qui rassemble la crème des technologies émergentes, elle témoigne de l’avancée des recherches dans ce secteur en devenir. Surtout, Eligo compte répondre à un défi de taille pour l’avenir de l’humanité : éliminer des bactéries devenues de plus en plus résistantes aux traitements actuels. L'enjeu est aujourd'hui inquiétant puisque ce problème pourrait devenir la première cause de mortalité en 2050.

«Pour comparer, les antibiotiques actuels font l’effet d’une bombe nucléaire, les éligobiotiques (eligo vient du latin «choisir») sont des snipers», expliquent Xavier ­Duportet et David Bikard. Les deux fondateurs de ce laboratoire high-tech ont levé 2 millions d’euros pour financer leurs travaux au sein de l’institut Pasteur à Paris.

De minuscules hackers

Concrètement, les éligobiotiques agissent comme des pirates informatiques. «On envoie des protéines chargées de scanner l’ADN de bactéries et de créer un bug au sein de celles-ci pour les conduire à ne plus se reproduire et donc à leur mort», expliquent-ils. Du sur mesure pour décoloniser les patients de bactéries problématiques, qui dessine l’avenir de nos soins, puisqu’un tel traitement pourrait par exemple être efficace contre la maladie de Crohn (maladie inflammatoire des intestins).

Testés dans deux ans sur l’homme

Et ce futur n’est pas si lointain, puisque l’équipe, qui obtient déjà des résultats avec des souris, sera en mesure de lancer les tests sur l’homme dans deux ans. Toutefois, cette technologie a ses limites puisqu’elle ne sera «pas effective sur des virus qu’on ne peut tuer de la même manière», précise Xavier Duportet.

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