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Rugby : en région parisienne, les filles s'affirment

Les joueuses de Bobigny, le 16 juin 2013 à Châteauroux [Alain Jocard / AFP/Archives] Les joueuses de Bobigny, le 16 juin 2013 à Châteauroux [Alain Jocard / AFP/Archives]

Ouvert à tous les gabarits, moyen d'affirmation face aux garçons: sans attendre le beau parcours de l'équipe de France féminine en Coupe du monde, le rugby a conquis de nouvelles adeptes, notamment en région parisienne.

"Le rugby est le seul sport qui m'a permis de trouver ma place, où je pouvais enfin me donner à fond": aujourd'hui pilier des Louves de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, Imène Ariba avait tout essayé pendant ses études. Sans jamais trouver son bonheur, malgré la pratique de nombreux sports collectifs.

C'est grâce à des joueuses comme cette jeune femme de 32 ans que la section féminine du club de l'AC Bobigny, fondée en 2002 à la demande d'étudiantes en STAPS de la faculté de Bobigny, est devenue l'une des meilleures équipes de France.

"On a très vite réussi car il y a de grosses qualités athlétiques dans le département", explique Fabien Antonelli, l'entraîneur des Louves. De fait, les étudiantes des débuts, qui découvraient le rugby en même temps qu'elles prenaient leurs premières licences, ont été rejointes par des nouvelles joueuses, provoquant un "énorme saut qualitatif" selon leur entraîneur.

Depuis 2002, l'AC Bobigny a mis en place des ateliers d'initiation dans les établissements scolaires. Et les filles ont tout de suite été les plus réceptives, provoquant un afflux de licenciées.

Pour Fabien Antonelli, le succès du rugby féminin tient avant tout à la facilité d'accès de ce sport. "Tous les gabarits peuvent s'exprimer. Si les filles qui percent aujourd'hui ont des qualités exceptionnelles, on permet à toutes celles qui le veulent de participer", continue l'entraîneur des Louves.

 

- "Sport de combat collectif" -

 

"Le rugby, c'est la conquête d'un terrain par un groupe entier. Cela demande des qualités très différentes", éclaire Florence Bertin, elle aussi joueuse des Louves. Une accessibilité d'autant plus marquée que le rugby, malgré ses règles complexes, est finalement facile à pratiquer. "C'est un sport qui ne demande aucun pré-requis technique. Il s'agit juste de prendre un ballon et de courir avec", reprend Fabien Antonelli.

Employé de l'association Drop de Béton, qui prône l'intégration sociale grâce au rugby, Alban Cappello a lui aussi vu le rugby féminin exploser en Ile-de-France depuis le lancement, fin 2009, d'un projet d'initiation au rugby à Sevran et Aulnay-sous-Bois (93).

"On a eu un véritable élan féminin. Les garçons nous demandaient du football ou du basket-ball, mais les filles revenaient vers nous. Au bout d'un an, elles étaient déjà 50", explique-t-il. Au point de créer un club, appelé Melting Drop 93.

Selon lui, les raisons du succès sont nombreuses: "Souvent, il s'agit d'abord de faire une activité entre copines. Mais le fait que ce soit un sport de contact plaît aussi. Le rugby, c'est un sport de combat collectif, et c'est une affirmation face aux garçons."

Avec 1.600 licenciées sur les 13.000 que compte la discipline, l'Ile-de-France est aujourd'hui la première région du rugby féminin en nombre de pratiquantes.

Mais cet engouement soudain pour l'ovale féminin ne cache pas certaines inégalités, regrette Florence Bertin. "A part à Paris ou dans les régions de rugby, une fille qui veut jouer peut encore avoir des problèmes pour trouver un club." La pilier droit de Bobigny, originaire de Troyes, sait de quoi elle parle. Comme d'autres, elle n'a découvert le rugby qu'à son arrivée à Paris.

 

 

 

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