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Franck Ferrand : "Je suis né avec le carillon d’Europe 1"

CAPA PICTURES / CAROLINE DOUTRE / EUROPE 1 Franck Ferrand, dans son studio d'Europe 1.

A l’occasion de son soixantième anniversaire, Europe 1 propose à ses auditeurs une programmation exceptionnelle le 4 février. Franck Ferrand, qui présente "Au cœur de l’histoire" du lundi au vendredi, revient sur la saga de la radio de la rue François Ier.

 

Quelles seraient les caractéristiques invariantes d’Europe 1 depuis soixante ans ?

Europe 1 est avant tout une radio d’innovation comme le rappelle son slogan : « Un temps d’avance ». Sur le fond comme sur la forme, la station a toujours deux ou trois saisons d’avance sur ses concurrentes. Deuxième caractéristique : la rigueur de l’information combinée à une grande réactivité. C’est un héritage de Maurice Siegel, dont l’empreinte demeure très présente au sein de la rédaction. Enfin, Europe 1 est la radio du ton naturel comme le voulait Louis Merlin, l’un des fondateurs. C’est lui qui avait écarté les speakers de l’antenne et les meneurs de jeu. Dès avril 1955, sur la station, on parle comme dans la vraie vie. D’où cet autre slogan : « Europe 1, c’est naturel ».

 

Inversement, quels sont les principaux changements qui ont marqué l’histoire d’Europe 1 ?

Les lieux ont changé, la radio s’est de plus en plus professionnalisée, les émissions sont réalisées sur place et non plus produite à l’extérieur. En 1996, la radio a connu un repositionnement notable lorsque Jérôme Bellay a substitué le couple « News et Talk » au triptyque « Info – Chanson- Jeux ».  Mais de manière globale, je dirais qu’Europe 1 a finalement peu changé. L’essentiel est toujours là ce qui prouve la force de l’intuition fondatrice. Le paysage, en revanche, a beaucoup changé. De nombreuses stations se sont mises à faire du « Europe 1 ».

 

S’il fallait retenir un seul journaliste ou animateur qui incarnerait la station, de qui s’agirait-il ?

Pendant quatre ans, j’ai travaillé avec Pierre Bellemare qui était présent à l’antenne de la station dès 1955 et qui continue à intervenir comme invité d’honneur chez Cyril Hanouna. Donc s’il fallait en retenir un seul, ce serait lui. Mais en réalité, il y en a tellement qu’il est impossible de répondre à cette question. De Madame Soleil à Guillaume Durand, de Pierre Bonte à Jacques Martin, d’Albert Simon à Jacques Pradel, de Coluche à Jacques Paoli… Ils ont tous fait Europe 1. J’ajouterai une mention spéciale pour Philippe Alfonsi qui fut le seul avant moi à faire de l’histoire sur la station.

 

Quel souvenir personnel conservez-vous d’Europe 1 avant que vous n’en deveniez l’une des figures ?

A la maison, on écoutait Europe 1 ou « Luxembourg », devenue RTL depuis. Je suis pour ainsi dire né en entendant le fameux carillon d’Europe 1. J’associe ensuite la station à certains grands événements des années 80 que j’ai vécus en direct grâce à elle. Qu’il s’agisse de la tentative d’assassinat de Ronald Reagan en mars 1981 dont je conserve un souvenir très précis, ou de la révolte de la place Tien An Men en 1989.

 

Aujourd’hui, Europe 1, c’est aussi du web, de la vidéo. Peut-on encore parler d’elle comme d’une station de radio stricto sensu ?

Tout ceci existe en effet, mais ne serait rien sans la radio, sans ses micros, sans ses studios, sans ses techniciens. Je crois pour ma part à la radio qui privilégie l’imaginaire. C’est ce qui me passionne dans ce média : nous parlons aux auditeurs et ils se font leurs propres images à partir de nos paroles. C’est la raison pour laquelle je suis davantage favorable aux podcasts qu’à la web TV !

 

Pensez-vous que l’histoire d’un média comme Europe 1 fait désormais partie de l’Histoire avec un grand « H » ?

Le rôle des médias est devenu essentiel et l’expression « Quatrième Pouvoir » pour les désigner n’est pas galvaudée. Comme toute structure de pouvoir, direct ou indirect, ils méritent à ce titre d’être étudiés par les historiens.

 

Toute la programmation de la journée spéciale "60 ans d'Europe 1"

 

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