La Sicile vénère deux grandes martyres, Agathe et Lucie. La seconde se recueillera sur la tombe de la première, martyrisée cinquante ans plus tôt. Agathe lui révèle en son cœur qu’elle aussi sera martyrisée.
A son retour à Syracuse, Lucie rompt ses fiançailles pour mieux se préparer à sa fin qu’elle sait violente. Son fiancé la dénonce aux autorités de la ville comme chrétienne.
L’horrible préfet Paschasius ordonne de la livrer à un lupanar : «Violez-la tous et ensuite, venez m’annoncer sa mort !», dit-il. Mais voilà, alors qu’ils s’approchent de Lucie, ils sont tétanisés et elle, momifiée. Paschasius lui dit : «Quels sont tes maléfices ?» Ironique et calme, Lucie répond : «C’est un bienfait céleste, Dieu est le plus fort !»
Plus de discussion, toutes les tortures y passent. Finalement, le plus simple est de lui arracher les yeux et lui trancher la gorge. Nous sommes le 13 décembre 304. Lucie est invoquée contre les maux oculaires, contre la dysenterie et toutes formes d’hémorragies. Patronne des aveugles et des électriciens.
Parole spirituelle de Lucie :
«Le corps n’est souillé que si l’âme y consent.»
Courte prière :
«Par l’intercession de sainte Lucie, Seigneur, comprimez et réprimez en nos cœurs les mouvements tumultueux de la colère.» (Liturgie propre de Syracuse)
Éphéméride du 13 décembre :
En 1294, le pape Célestin V démissionne. Il était rentré dans Rome sur un âne. Ermite, il avait fondé un ordre religieux ayant pour base la règle de saint Benoît. L’approbation de ses propres constitutions fut son seul acte pontifical. Il se déclara impropre aux affaires.
Dante le mit en «enfer» pour cette démission et Boniface VIII lui imposa une réclusion. Philippe le Bel demanda sa canonisation, qui eut lieu dix-sept ans après sa mort, et fit venir ses religieux en France. L’actuelle caserne de la garde républicaine, à Paris, était un couvent de l’ordre des Célestins.