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Le garde du corps de Le Pen aurait été rémunéré comme assistant parlementaire européen

Marine Le Pen avait annoncé le 31 janvier refuser de s’acquitter des 336.146 euros de remboursement exigés par le Parlement européen.[AFP]

Médiapart et Marianne révèlent ce jeudi un document attestant de l’existence de très forts soupçons autour de faux contrats de travail dont auraient bénéficier deux anciens assistants de Marine Le Pen au Parlement européen, dont son garde du corps.

Il s’agit d’un rapport confidentiel émanant de l’Office antifraude européen (Olaf) qui dispose d’aucun rôle coercitif et dont le champ d’action se limite à de simples recommandations. Le texte de 25 pages, transmis en juillet 2016 à la justice française, s'intéresse uniquement sur la situation (contrats de travail, appointements perçus, fonctions occupées) des douze assistants parlementaires FN, Catherine Griset et Thierry Légier, sous deux mandatures, de 2009 à 2014, puis celle actuellement en cours.

Epinglée, Catherine Griset, cheffe de cabinet, a fait l’objet d’un contrat à temps plein du 1er décembre 2010 au 15 février 2016 pour un poste d’assistante parlementaire. Le hic ? Les pointages de son badge révèlent «une très faible présence» au Parlement de Bruxelles : 740 minutes entre septembre 2014 et août 2015. Montant du préjudice : 294.592 euros.

Thierry Légier, garde du corps de Marine Le Pen, aurait lui signé deux contrats de travail, en qualité d’assistant local. L’un entre septembre et décembre 2009 (1619,85 euros net par mois pour un travail hebdomadaire de douze heures) alors qu’il était garde du corps de Jean-Marie Le Pen. « Il existe une contradiction et une impossibilité matérielle » note l’Olaf.  

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Louis Aliot et Florian Philippot passent entre les gouttes

Le second contrat, entre le 1er octobre et le 31 décembre 2011, fait état d’une rémunération ultra rentable : 7.237 euros net par mois pour un trois quarts temps. Rémunération jugée très généreuse par l’Olaf. Au total, en comprenant les charges, Thierry Légier aurait perçu lors de l’exercice de ses deux contrats 41.554 euros. La somme réclamée par le Parlement au FN en sus des 294.592 euros.

Le document dévoilé ce jeudi atteste que Marine Le Pen a reconnu que les bulletins de salaire n’avaient jamais été versés à Thierry Légier et qu’elle ne l’avait pas employé du 1er octobre et le 31 décembre 2011. «L’objet de cette opération aurait été d’obtenir du Parlement la régularisation de dépenses de salaires et charges antérieures qui n’avaient pas été payées par ce dernier», affirme l’Olaf.

Médiapart et Marianne révèlent enfin que Louis Aliot et Florian Philippot, vice-présidents du FN ont également concentré de sérieux doutes de la part de l’Olaf, pour des emplois fictifs. Faute de preuves suffisantes, l’agence contre la fraude n’a pu formellement établir leur existence.

Pour rappel, Marine Le Pen avait annoncé le 31 janvier refuser de s’acquitter des 336.146 euros de remboursement exigés par le Parlement européen. Celui-ci procède donc à une retenue appliquée à ses indemnités d’europdéputée, afin de restituer la somme réclamée.

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