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Barrage de Sivens : une "erreur d'appréciation" selon Royal

La ministre de l’Écologie Ségolène Royal au Palais de l'Elysée à Paris, le 20 août 2014 [PATRICK KOVARIK / AFP/Archives]

Il y a eu "une erreur d'appréciation" dans la décision de construire le barrage de Sivens (Tarn) et "un tel ouvrage ne serait plus possible aujourd'hui", a estimé dimanche la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

 

"Il y a eu manifestement une erreur d'appréciation", a déclaré la ministre lors du Grand Rendez-vous Le Monde/i Télé/Europe1. "La durée de la réalisation, d'obtention d'autorisations, des délais, est beaucoup trop longue sur ce type d'équipement, ce qui fait qu'au moment où les travaux commencent, souvent les ouvrages sont périmés", a-t-elle expliqué. 

"Aujourd'hui, une décision de construction d'un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible", a fait valoir la ministre.

Interrogée sur un possible arrêt du projet, Ségolène Royal a dit ne pas vouloir "se substituer" aux élus locaux, qui sont maîtres d'ouvrage, mais la ministre a rappelé qu'elle les recevrait mardi pour "trouver des solutions".

"Le moment est venu de donner une suite au rapport que j'ai commandité (...) ma responsabilité est de trouver des solutions, l'objectif de cette réunion, c'est de trouver des solutions", a-t-elle dit. "Nous allons examiner ensemble, avec les deux experts mandatés, les différents scenarii possibles", a déclaré la ministre.

"Dans un second temps (...) je recevrai les associations agricoles et de protection de l'environnement, jeudi et vendredi", a-t-elle annoncé. "J'essaierai de faire converger des points de vue fort différents", a-t-elle assuré.

"Le rapport dit que les solutions alternatives n'ont pas été sérieusement étudiées, que les compensations environementales ne sont pas suffisantes et qu'il y a une incertitude au niveau du financement, car les fonds européens ne peuvent pas intervenir pour financer une extension de l'irrigation", a résumé Mme Royal.

"Dès mon arrivée, j'ai changé la politique de l'eau en France", a-t-elle avancé. 

"Aujourd'hui, il n'est plus possible de financer des barrages sans qu'il y ait un projet territorial répondant à trois conditions: au financement public doit correspondre une gestion publique, une solidarité entre agriculteurs (en cas de sécheresse), des engagements envers des pratiques agri-environnementales qui réduisent l'autorisation de l'eau", a-t-elle détaillé.

Ségolène Royal a par ailleurs condamné les actes de violence qui ont émaillé depuis plusieurs jours des manifestations en mémoire à Rémi Fraisse, le jeune militant écologiste décédé sur le chantier du barrage.

"Je condamne toutes les formes de violence qui ont eu lieu, notamment de la part de personnes qui n'ont rien à voir avec le territoire, ni la protection environnementale", a-t-elle affirmé.

 

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