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UMP: Le Maire propose le "renouveau" face à la "restauration"

L'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire s'exprime le 10 juin 2014 à son arrivée au siège de l'UMP [Eric Feferberg / AFP/Archives] L'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire s'exprime le 10 juin 2014 à son arrivée au siège de l'UMP [Eric Feferberg / AFP/Archives]

L'ancien ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, qui brigue la présidence de l'UMP, se veut le candidat du "renouveau" de la droite face à la "restauration", incarnée notamment par Nicolas Sarkozy.

"Je propose le renouveau, la rénovation face à la restauration. Seul le renouveau permettra à la droite de retrouver le pouvoir en 2017", confie-t-il à quelques journalistes tout en assurant que lui ne confond pas les échéances: la présidence du parti à l'automne et la primaire, courant 2016, pour la présidentielle.

"Restauration"... Ce normalien connaît trop le sens des mots pour utiliser ce terme historiquement connoté au hasard. Et il vise aussi bien Nicolas Sarkozy que celui qui a été Premier ministre pendant cinq ans, François Fillon.

"Ce renouveau, je l'incarnerai jusqu'au bout", prévient-il. Et ce quand bien même l'ancien chef de l'Etat déciderait de se lancer dans la course. Car il se "sent suffisamment fort dans ce qu'(il) porte" même s'il a conscience que ce sera "un combat sanglant où tous les coups seront permis".

L'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire le 10 juin 2014 à son arrivée au siège de l'UMP [Fred Dufour / AFP/Archives]
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L'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire le 10 juin 2014 à son arrivée au siège de l'UMP

A 45 ans, cet ancien villepiniste qui a gravi tous les échelons (conseiller ministériel, directeur de cabinet à Matignon, député, secrétaire d'Etat, ministre...) croit dur comme fer en ses chances de victoire à la tête de l'UMP. "C'est celui qui en a le plus envie qui gagne ! Tous les autres hésitent et se disent qu'ils ont quelque chose à perdre. Tous sauf moi...", lâche le député de l'Eure, faisant allusion sans les citer à Nicolas Sarkozy, François Baroin ou encore François Fillon.

En deux ans - en 2012, il avait dû renoncer à venir troubler le match Fillon-Copé faute d'avoir recueilli les parrainages requis de militants - il a densifié son réseau de parlementaires et labouré le terrain, multipliant chaque semaine les déplacements en province. Il a aussi travaillé sur le fond et fait savoir qu'il n'est "pas le technocrate centriste mou" dans lequel "certains veulent (l)'enfermer".

- Il promet des 'primaires ouvertes' -

Le renouveau, "c'est des actes" et pas "des paroles", assène-t-il. Alors que l'UMP, engluée dans l'affaire Bygmalion, "inspire du dégoût à beaucoup de gens", il faut en refaire "un grand parti ouvert, qui fasse envie" et qui "retrouve le lien avec la société française". Il fustige tous ces ténors de l'UMP qui s'opposent au non-cumul des mandats - qu'il s'est appliqué à lui-même -, rappelle qu'il a donné l'exemple en démissionnant de la haute fonction publique pour se consacrer à la politique et assure qu'il ne mettra pas "d'eau dans son vin" sur le mariage gay (il est pour mais opposé à l'adoption).

Pour essayer de rassurer ceux qui pourraient voir en lui un présidentiable de plus, Bruno Le Maire promet que, s'il est élu président de l'UMP, il prendra aussitôt "l'engagement formel" d'organiser des "primaires ouvertes" six mois avant la présidentielle. Beaucoup, à l'UMP, sont persuadés que si Nicolas Sarkozy s'empare de l'UMP, il tuera ces primaires.

"Tout ce petit monde a compris que le jour où Sarkozy est réélu président de l'UMP, c'est trop tard, ils peuvent tous partir à la pêche à la mouche...", dit un proche de Le Maire.

Mais tout le monde est conscient aussi que celui qui s'installera à la tête du parti peut se retrouver sur orbite présidentielle. "Si Sarkozy n'y va pas, la seule question qui vaille, c'est de savoir qui est le plus petit dénominateur commun de Sarkozy, Fillon et Juppé... Et pour l'instant, c'est François Baroin", croit savoir un filloniste.

"Le Maire est bouffi d'orgueil, mais il ne peut gagner à l'UMP que face à Mariton. Sinon, il sera écrasé", persifle un sarkozyste. "Il joue le saut générationnel, il n'a rien à perdre", pense au contraire un autre.

Déjà agacé par les attaques au lance-flammes de Xavier Bertrand contre Sarkozy, Brice Hortefeux, proche parmi les proches de l'ancien président, ironise sur ce bal des "prétentieux". "A tous ceux qui se veulent modernes, je dis que la première modernité, c'est la loyauté", lâche-t-il.

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