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Européennes: le Front de gauche paie ses bisbilles et peine à rassembler

Christian Picquet, Pierre Laurent et Jean-Luc Melenchon le 5 mai 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives] Christian Picquet, Pierre Laurent et Jean-Luc Melenchon le 5 mai 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives]

Pour les élections européennes, le Front de gauche (FG), qui tient meeting mardi soir à Toulouse, peine à rassembler sous sa seule étiquette, payant le prix de bisbilles internes et d'une campagne électorale tardive.

Le Front de gauche est né d'une coalition entre le Parti communiste français (PCF), le parti de gauche (PG) et la Gauche unitaire (GU) pour les élections européennes de 2009, lors desquelles, avec 6,05% des voix, il a envoyé quatre eurodéputés à Strasbourg.

Cinq ans plus tard, le Front de gauche est très marqué par les disputes qui l'ont agité lors des municipales: PCF et PG se sont profondément opposés sur la stratégie à adopter face au PS, les uns prônant le cas par cas et les autres l'autonomie.

"Nous avons eu des discussions terribles entre nous, elles ont failli être meurtrières mais nous avons dominé, à chaque étape, nous dominons", veut croire Jean-Luc Mélenchon, coprésident du PG et tête de liste dans le Sud-Ouest.

Christian Picquet le 6 juin  2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives]
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Christian Picquet le 6 juin 2013 à Paris

Il a fallu attendre le lendemain des municipales pour que le Front de gauche se mette d'accord sur ses têtes de liste pour les européennes et commence sa campagne. Mais là aussi, PCF et PG ont bataillé.

Au final, le PCF obtient les têtes de listes en Ile-de-France, dans le Nord-Ouest et dans le Centre. Le PG dans le Sud-Ouest, l'Est et l'Ouest. La tête de liste Sud-Est est non encartée et en outre-mer le FG soutient la liste de l'Alliance des Outre-mers.

Mais une fois les listes faites, c'est la Gauche unitaire de Christian Picquet qui a annoncé suspendre sa participation aux instances nationales du FG pour cause de "divergences" au sein du Parti. Le Front de gauche est "un bateau ivre que ne rassemble, ni une stratégie cohérente, ni un discours audible de la gauche et du peuple", estime Christian Picquet.

- "On aimerait passer la barre des 10%" -

Après avoir souhaité être devant le Parti socialiste (PS) le 25 mai, le Front de gauche, qui est crédité aujourd'hui de 7 à 8% des voix selon les sondages, vise les 10%.

"On aimerait doubler notre score, passer la barre des 10%, au moins atteindre le score que j'ai réalisé à l'occasion" de l'élection présidentielle de 2012, à savoir 11,10%, a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Depuis la présidentielle "nous n'avons cessé d'être présents sur le terrain, dans les manifestations", a poursuivi l'eurodéputé.

Sur le terrain, Jean-Luc Mélenchon le sera encore ce mardi avec une meeting auquel participera Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Les deux dirigeants affichent l'unité du Front de gauche sur leur programme européen avec comme leitmotiv la lutte contre le traité transatlantique.

Jean-Luc Melenchon, Alexis Tsipras (Syrisa) et Pierre Laurent le 11 avril 2014 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives]
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Jean-Luc Melenchon, Alexis Tsipras (Syrisa) et Pierre Laurent le 11 avril 2014 à Paris

Les deux hommes ont aussi eu une satisfaction commune avec la performance de la gauche radicale Syriza au premier tour des élections locales grecques. "A Athènes et sa région, notre Front de Gauche grec passe en tête! Jour historique. L’effet domino peut commencer en Europe", s'est réjoui M. Mélenchon.

"La gauche européenne que nous représentons va sortir renforcée des urnes", a de son côté renchéri Pierre Laurent même s'il constate qu'en France, "beaucoup trop de gens de gauche se sentent démobilisés à cause de la situation politique nationale, de la politique du gouvernement qui leur tape dessus et les a trahis depuis 2012".

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