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"Moi, président" : Martin Schulz lance sa campagne pour les européennes

Le candidat des sociaux-démocrates européens, Martin Schulz, actuel président du Parlement européen, le 14 avril 2014 à Berlin [John MacDougall / AFP/Archives] Le candidat des sociaux-démocrates européens, Martin Schulz, actuel président du Parlement européen, le 14 avril 2014 à Berlin [John MacDougall / AFP/Archives]

"Moi, président de la Commission " européenne : le candidat des sociaux-démocrates européens Martin Schulz a lancé jeudi à Paris sa campagne devant les militants socialistes en promettant la lutte contre le dumping fiscal et social.

Accueilli aux cris de "Martin(e, prononcé à l'allemande), président!" par les quelques 2.000 (selon les organisateurs) militants venus de toute l'Europe, celui qui aspire à succéder à José Manuel Barroso aprs le scrutin du 25 mai a décliné le programme du Parti socialiste européen (PSE).

"Mon principal combat sera de recréer les conditions de la croissance", a-t-il dit, s'engageant également sur un SMIC européen proportionnel au PIB de chaque pays, la lutte contre le dumping social et fiscal au sein même de l'Europe, une "charte des droits numérique pour défendre les droits individuels des citoyens en Europe" et la "fin des disparités salariales femme/homme".

Cet européen convaincu de 58 ans, avenant mais aussi autoritaire, fonceur et sans langue de bois, a, avec humour, repris à son compte dans un discours en français limpide, la figure de style qu'avait utilisée François Hollande lors de son débat télévisé contre Nicolas Sarkozy en 2012, lors de la présidentielle : "Moi, président de la Commission, je..."

"L'Europe est en danger", a mis en garde à la tribune Jean-Christophe Cambadélis, le nouveau patron du PS, désignant le "bilan calamiteux" de M. Barroso et des droites européennes ainsi que "le vent mauvais de l'europhobie", attisé notamment par "la bête immonde" du nationalisme.

- "Des règles pour l'après crise" -

Réclamant "des règles pour l'après-crise" plus adaptées au contexte économique actuel que lors de l'adoption des 3% du traité de Maastricht (1992), il a appelé à "imposer par notre vote une nouvelle croissance".

Contrairement à M. Schulz qui n'envisage pas à ce stade de "changer" ce traité, M. Cambadélis a plaidé pour un changement "des critères de Maastricht" :"Oui, nous allons mettre au coeur de la campagne la question d'un nouveau traité social", a-t-il annoncé.

Au "peuple de gauche", il a demandé "de ne pas se tromper de colère : ce n'est pas l'Europe le problème mais le Parti populaire européen (droites) qui a gouverné l'Europe" ces dernières années.

Il faisait ainsi écho au mot d'ordre des socialistes européens : "L'austérité de Bruxelles est une erreur, par un autre vote, imposons une nouvelle croissance".

"Les libertés économiques ne peuvent pas, ne doivent pas l'emporter sur les droits sociaux", a pour sa part défendu Pervenche Bérès, tête de liste pour l'Ile-de-France qui a prévenu qu'elle entendait bien faire "campagne sur l'Europe sociale".

Pour la première fois, à la faveur du traité de Lisbonne entré en vigueur fin 2009, les chefs d'Etat et de gouvernement européens devront tenir compte des résultats des élections européennes, et donc de la majorité obtenue au Parlement, pour la présidence de la Commission.

Le principal adversaire de Martin Schulz devrait être le Luxembourgeois Jean-Claude Junker, le candidat des droites européennes.

Derrière le slogan "mon candidat c'est Martin Schulz", les socialistes et leurs alliés du PRG parmi lesquels figuraient toutes les premiers de liste de chaque circonscription dont l'ex-syndicaliste Edouard Martin mais aussi la ministre de la Justice Christiane Taubira, l'ex-ministre Pierre Moscovici, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Harlem Désir espèrent que le candidat allemand parviendra à incarner une élection qui s'annonce difficile.

Les récents sondages donnent le PS en troisième position, derrière le FN et l'UMP le 25 mai. Certains craignent même que les écologistes passent devant.

Deux autres personnalités sont également intervenues : le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka et la numéro 2 du Parti socialiste ouvrier espagnol, Elena Valenciano, dont l'intervention a été brièvement interrompu par des manifestants qui l'ont accusée à travers le déploiement d'une banderole : "l'austérité en Europe est aussi votre erreur".

Face à l'abstention qui s'annonce importante, les socialistes ont prévu plusieurs instruments de campagne, dont le porte-à-porte ou encore un site internet, "Choisir notre Europe".

Sept autres meetings PS sont prévus d'ici le 25 mai dans les sept autres circonscriptions, dont Lille, Nantes et Lyon.

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