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Wauquiez critiqué à l'UMP pour ses positions sur l'Europe

L'UMP Laurent Wauquiez, le 18 août 2013 au Mont Mezenc, près des Estables, dans le centre de la France [Romain Lafabregue / AFP/Archives] L'UMP Laurent Wauquiez, le 18 août 2013 au Mont Mezenc, près des Estables, dans le centre de la France [Romain Lafabregue / AFP/Archives]

Laurent Wauquiez, qui propose de "tout changer" en Europe dans un livre, a été critiqué mardi par ses pairs à l'UMP qui lui reprochent "une échappée en solitaire", mais l'ex-ministre se défend en affirmant que son parti ne peut aller aux européennes en servant "de l'eau tiède".

A quelques semaines des européennes (25 mai), les critiques ont fusé contre le député-maire du Puy-en-Velay (Haute-Loire) et vice-président de l'UMP, qui vient de sortir un ouvrage, "Europe: il faut tout changer" (Odile Jacob) dans lequel il plaide pour un retour à l'Europe à six (sans le Luxembourg, qui est un "paradis fiscal"), le protectionnisme, la sortie de Schengen...

Lors du petit-déjeuner stratégique hebdomadaire de l'UMP, puis de son bureau politique (BP) statutaire, réuni pour la première fois mardi en début de soirée, des responsables UMP lui ont reproché d'être davantage "dans la posture que dans la conviction", ont rapporté plusieurs d'entre eux à l'AFP.

Pendant le BP, Alain Juppé lui a dit que "parler de protectionnisme, c'est une idée stupide". "Quand on est dans un parti de gouvernement, une telle proposition est un sparadrap dont on ne se défait jamais", a renchéri Jean-François Copé, président du parti.

François Fillon était sur "la même ligne", selon ces sources, et "Xavier Bertrand", qui vient de remettre en cause le couple franco-allemand en disant que "le Merkozy n'(était) plus l'alpha et l'omega" de l'UE, "a également pris ses distances", tout en réaffirmant qu'il tenait "à sa liberté de parole".

Le matin, c'est Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel, tous deux pro-européens tendance fédéraliste, qui avaient été les plus virulents envers celui qui fut ministre des Affaires européennes entre 2010 et 2011.

"C'est invraisemblable qu'un quadragénaire comme toi (ndlr Wauquiez a 39 ans), qui a fait une grande école (l'ENA, après une agrégation en histoire) veuille que la France se recroqueville sur elle-même", a affirmé M. Raffarin, a-t-on rapporté.

"On ne joue pas avec l'Europe", a tempêté M. Chatel. "Tu le sais autant que nous. Ce sont toujours les pro-européens qui ont fait évoluer l'Europe, jamais ceux qui proposaient de renverser la table". Le vice-président délégué de l'UMP a également affirmé que "depuis deux ans, la politique européenne des socialistes a(vait) conduit à un refroidissement des relations entre Paris et Berlin. L'UMP a un rôle majeur à jouer pour réorienter l'Europe", a-t-il plaidé.

"Même les eurosceptiques ont pris leur distance avec Wauquiez", a-t-on également affirmé, Roger Karoutchi notamment, qui avait voté non à Maastricht mais oui à la Constitution de l'UE.

"Je refuse qu'on aille aux européennes avec de l'eau tiède. On doit clairement exprimer nos idées, que ce soit la rupture avec l'élargissement, la sortie de Schengen ou le refus d'un libéralisme naïf", a soutenu M. Wauquiez auprès de l'AFP. "L'Europe à 28, c'est la mort de l'Europe", a-t-il réaffirmé.

Le vice-président de l'UMP a aussi trouvé des soutiens parmi les présents: Claude Goasguen - "favorable à la sortie de Schengen, il ne faut pas lésiner là-dessus"- et Pierre Lellouche, pour "l'éviction de Schengen des pays incapables de contrôler leurs fontières et de la zone euro de ceux qui ne tiennent pas leurs engagements".

Lors du BP, M. Copé a proposé à son parti un "document de campagne", fruit des réflexions menées par le "comité de pilotage" pour les européennes, réuni une dizaine de fois depuis décembre dernier. "Ce document fera l'objet d'une tribune dans un grand quotidien dans les prochains jours", selon son entourage.

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