En direct
A suivre

Voeux du Nouvel an: fini le faste, place à la simplicité

Le président François Hollande à Tulle, le 18 janvier 2014, pour présenter ses voeux aux Corréziens [Philippe Wojazer / Pool/AFP/Archives] Le président François Hollande à Tulle, le 18 janvier 2014, pour présenter ses voeux aux Corréziens [Philippe Wojazer / Pool/AFP/Archives]

Baisse des budgets et diminution du nombre de convives: pour les traditionnelles cérémonies de vœux, institutionnels et entreprises ont souhaité cette année encore donner une image de simplicité, loin du faste des années d'avant crise.

"Les institutionnels maintiennent la tradition des cérémonies de vœux mais veulent faire sobre, simple. Nous ne sommes plus du tout dans l'ambiance festive d'avant crise où l'on dansait", résume Christophe Renard, président de Fauchon Réceptions.

Selon les premières données, le chiffre d'affaires des traiteurs en France serait en baisse de 15% sur le marché des cérémonies des vœux, affirme Aziz Bentaleb, traiteur et responsable de ce secteur au Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat).

Et de prévenir: "les entreprises les plus fragiles risquent de ne pas résister". "Il faut qu'on rogne nos marges. Nous faisons notre maximum, mais cela nous met en difficulté", explique-t-il.

L'année reste cependant "la meilleure" depuis la crise de 2008, reconnait malgré tout M. Bentaleb.

Mais le métier devient difficile quand les clients présentent des budgets toujours plus serrés.

"On peut même avoir des demandes de repas à 10 euros! Des personnes ne comprennent pas qu'un repas chez un traiteur est plus onéreux que dans un restaurant", raconte Eric-Helen Louis, président de l'association Traiteurs de France, qui compte 38 adhérents sur l'Hexagone.

"Ce genre de demandes inadaptées n'est pas un phénomène nouveau mais il s'est amplifié", assure-t-il.

"Certains clients, cela ne les dérange pas qu'on vende à perte. C'est tout de même scandaleux !", lance M. Bentaleb.

Mais comment faire baisser la facture sans sacrifier la qualité?

"On va opérer une réduction des coûts sur le personnel, sur la décoration des buffets, sur les fleurs. Mais les clients ont toujours besoin de qualité. Donc, à nous de composer, on fait un effort pour offrir quelque chose de bien", témoigne M. Renard de Fauchon.

"Moins dans le +Show-off+"

"On va nous demander d'utiliser moins de produits à connotation luxueuse, comme le foie gras ou le saumon, qu'on va remplacer par de grands millésimes de jambon, des produits plus +terroir+, moins chers mais de qualité", souligne M. Renard, prenant l'exemple de "la volaille au foie gras qui devient volaille au vin jaune".

Le premier président de la Cour de cassation Vincent Lamanda durant la cérémonie des voeux de la plus haute juridiction française, le 9 janvier 2014 à Paris [Kenzo Tribouillard / Pool/AFP]
Photo
ci-dessus
Le premier président de la Cour de cassation Vincent Lamanda durant la cérémonie des voeux de la plus haute juridiction française, le 9 janvier 2014 à Paris

"Les entreprises veulent avant tout de la simplicité, montrent moins leur réussite. Elles font profil bas et veulent rester raisonnable", assure-t-il.

Autre phénomène, "les demandes et les confirmations de réceptions sont de plus en plus tardives chaque année", déplore M. Louis, rappelant le stress que cela entraîne face "à l'absence de visibilité pour prévoir des achats, le recrutement de personnel".

La filière cadeaux d'affaires semble elle mieux se porter. "On note une croissance de 20 à 25% pour le mois de janvier 2014, comparé à la même période en 2013", affirme Marie Stoclet Bardon, directrice de l'activité vente à distance chez Fauchon.

"Les cadeaux les plus offerts sont les écrins de chocolats, les macarons, les plateaux de confiserie... On est dans une tradition de cadeau collectif, avec un geste de partage", ajoute-t-elle.

Et elle l'assure aussi: "Nous sommes plus dans le +m'as-tu-vu+ d'il y a 10 ou 15 ans. Aujourd'hui, c'est un marché plus dans l'attention, plus raisonné, on est moins dans le +show-off+".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités