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Congrès EELV: les tractations ont commencé entre les motions

La ministre du Logement, Cécile Duflot, à l'Asseemblée nationale le 5 novembre 2013 [Jacques Demarthon / AFP/Archives] La ministre du Logement, Cécile Duflot, à l'Asseemblée nationale le 5 novembre 2013 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Avec moins de 40% des votes, la motion défendue par Cécile Duflot et la direction sortante d'EELV va devoir négocier serré avant le Congrès du 30 novembre avec les deux autres principales motions, très critiques sur la participation au gouvernement et le fonctionnement du parti.

"Le jeu est ouvert", "le suspens durera jusqu'au dernier jour": les discussions sont engagées au sein d'Europe Ecologie-les Verts, quinze jours avant le congrès national qui doit élire la nouvelle direction. Si au sein de la motion "Pour un cap écologiste" arrivée en tête samedi avec 38,29% des voix, on se veut rassurant, les autres motions estiment qu'elles ont une carte à jouer.

"Tout le monde prend contact avec tout le monde", assure Yves Cochet qui soutient "La motion participative" (LMP), plus à gauche et arrivée deuxième avec 20,58% des voix. "Il est probable que la motion de tête va chercher à faire plus de 50% mais les autres aussi", analyse l'eurodéputé. LMP, très critique vis-à-vis de la participation des écologistes au gouvernement a comme tête de liste Lucile Schmid, ancienne cadre du Parti socialiste.

Dominique Voynet (l) et le député européen Yves Cochet à Paris le 20 septembre 2013 [Charles Platiau / Pool/AFP/Archives]
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Dominique Voynet (l) et le député européen Yves Cochet à Paris le 20 septembre 2013

En troisième position avec 17,07% des voix, la motion "Via écologica ! S'ouvrir à la société, partager l'écologie", dirigée par Marie-Pierre Bresson, adjointe au maire de Lille est quant à elle critique sur l'organisation interne du parti. "On peut rassembler autour de Marie-Pierre Bresson", assure Christophe Rossignol, conseiller régional du Centre et cadre d'EELV qui reproche à Lucile Schmid son passé socialiste et à LMP de ne pas "clarifier sa ligne politique".

"En politique il n'y a pas que des belles idées et des belles motions, il y a aussi des personnes", reconnaît Yves Cochet lorsqu'on aborde le problème des têtes de liste des deux motions challengers.

Les 'petites' motions pourraient jouer les arbitres

Ce sont les "petites" motions qui pourraient jouer les arbitres et notamment la motion "Là où vit l'écologie" (LOVE) d'Eva Joly, ancienne candidate à la présidentielle et Julien Bayou, conseiller régional d'Ile de France, arrivée quatrième avec 8,76%. Suivent "Avenir écolo" (6,30%), "Déterminé-e-s" (4,14%) et "Objectif Terre" (3,47%). Ces deux dernières n'ayant pas atteint les 5% ne peuvent se maintenir au congrès national mais y seront cependant représentées par quelques délégués.

"On est assez proche de LOVE, Avenir écolo, Déterminé-e-s et Objectif Terre", glisse Yves Cochet . "On a une volonté de rassembler autour de nous", renchérit l'eurodéputée Karima Delli de LMP. "Les militants n'ont pas considéré que le congrès était joué d'avance", se réjouit-elle estimant que "tout reste ouvert".

Cécile Duflot (d) et Eva Joly lors du Congrès EELV le 22 août 2013 à Marseille [Franck Pennant / AFP/Archives]
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Cécile Duflot (d) et Eva Joly lors du Congrès EELV le 22 août 2013 à Marseille

C'est à la motion arrivée en tête "de proposer des responsabilité partagées", avance-t-on chez "Via écologica". "Les synthèses façon Hollande n'aboutissent à rien", ajoute Christophe Rossignol. "Il y a un jeu à trois motions, la logique voudrait qu'on aboutisse à une clarification politique et à une réorganisation du part", précise-t-il.

Du côté de "Pour un cap écologiste", on se veut rassurant. "Je me réjouis du message clair des militants. Maintenant, place au rassemblement pour que l'écologie sorte gagnante", a tweeté sa tête de liste Emmanuelle Cosse, qui devrait succéder à Pascal Durand à la tête du mouvement si une majorité parvient à se dégager pour l'équipe sortante.

"Dans la tempête gouvernementale, on résiste bien", analyse le chef de file des sénateurs écologiste Jean-Vincent Placé qui estime que le score de 38,29% donne "une stabilité dans le mouvement qui permet de bien travailler". "Nous avons entendu le message de plus de débat démocratique" au sein du parti, avance-t-il proposant une répartition des postes "à la proportionnelle".

"Nous avons besoin de travailler tous ensemble. On ne peut pas être dans une logique de division à quatre mois des municipales", déclare le sénateur de l'Essonne, "nous proposons une synthèse générale".

"La synthèse, c'est ce qu'on avait fait" au précédent congrès "on en est très insatisfaits, on ne va pas recommencer", répond Yves Cochet, qui promet "la bagarre" entre les motions, jusqu'au matin même du congrès, le 30 novembre.

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