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Marine Le Pen veut faire le ménage au sein du FN

La présidente du Front national, Marine Le Pen au Parlement européen à Strasbourg avant une conférence de presse, le 23 octobre 2013 [Frederick Florin / AFP] La présidente du Front national, Marine Le Pen au Parlement européen à Strasbourg avant une conférence de presse, le 23 octobre 2013 [Frederick Florin / AFP]

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a sommé mercredi les deux autres députés européens de sa formation, dont son père Jean-Marie, de renoncer à des alliances avec des partis ultranationalistes comme le Jobbik hongrois.

"Nous caressons l'espoir de constituer un groupe parlementaire" dans le prochain Parlement européen, a souligné Mme Le Pen au cours d'une conférence de presse à Strasbourg. Mais pas question de s'allier avec des partis "extrémistes" comme le Jobbik (Mouvement pour une meilleure Hongrie) ou le mouvement néonazi grec Aube dorée, a-t-elle averti.

Bien que siégeant parmi les non-inscrits, les trois eurodéputés du FN sont membres de partis pan-européens rivaux. Mme Le Pen est affiliée à l'Alliance européenne pour la liberté (EAF), qui rassemble notamment le Parti de la liberté (FPÖ) autrichien, le Vlaams Belang belge et les Démocrates suédois.

Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch sont membres de l'Alliance européennes des mouvements nationaux (AEMN), qui réunit des partis radicaux comme le Jobbik, le BNP britannique et le Parti national démocratique bulgare. M. Gollnisch est président de l'AEMN.

"La situation au FN est un peu schizophrénique", a reconnu Mme Le Pen.

Bruno Gollnisch, le 14 octobre 2013 à Hyères [Boris Horvat / AFP/Archives]
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Bruno Gollnisch, le 14 octobre 2013 à Hyères
 

"J'ai demandé à Bruno Gollnisch et à Jean-Marie Le Pen de bien vouloir quitter l'AEMN pour que la cohérence du parcours du FN, de ses choix d'alliance, apparaissent parfaitement claires. C'est en train de se faire", a-t-elle ajouté.

Engagée dans un effort de "dédiabolisation" de son parti, réfutant l'étiquette "extrême droite", elle cherche à nouer des alliances avec des partis populistes et d'extrême droite jugés "crédibles", notamment le Parti pour la liberté (PVV) néerlandais.

Moyens d'agir

Interrogé par l'AFP, Bruno Gollnisch s'est dit prêt à se mettre en retrait de l'AEMN, et notamment à en quitter la présidence. "S'il faut partir, je le ferai, mais je ne partirai pas sans que la survie de cette association soit assurée", a-t-il dit.

Considérés comme des partis européens, l'EAF et l'AEMN bénéficient de subventions publiques et, à ce titre, ont reçu environ 400.000 euros chacune en 2013.

M. Gollnisch ne veut pas que son départ prive ses "amis nationalistes" de cette manne. A propos de l'ambition de Mme Le Pen de former un groupe parlementaire, il a estimé que "cela aurait pu attendre l'après-élection". "Le regroupement des partis après les européennes ne sera pas nécessairement ce que Mme Le Pen prévoit", a-t-il dit.

Le règlement actuel du Parlement européen prévoit que pour former un groupe politique, il faut au moins 25 députés issus d'au moins sept pays. Mme Le Pen s'est déclarée "très optimiste" sur la possibilité de former un groupe dans la prochaine assemblée.

Cela donnerait au FN "les moyens d'agir et de peser" au niveau européen, a-t-elle expliqué. Un groupe a davantage de moyens à sa disposition, plus de temps de parole et le pouvoir de déposer des amendements ou de siéger au sein de la conférence des présidents.

La présidente du FN Marine Le Pen à Paris, lors d'une conférence de presse, le 12 octobre 2013 [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]
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La présidente du FN Marine Le Pen à Paris, lors d'une conférence de presse, le 12 octobre 2013
 

Le FPÖ qui participait à la conférence de presse de Mme Le Pen, le Vlaams Belang, ou le PVV qui recevra la présidente du FN en novembre aux Pays-Bas, sont prêts à former un groupe avec elle et les élus de son parti s'ils renoncent à leur alliances avec les partis les plus radicaux de l'extrême droite européenne.

La Ligue du Nord italienne, ancienne alliée de Silvio Berlusconi, pourrait rejoindre ce groupe mais l'UKIP (europhobes britanniques) a déjà fait savoir qu'elle ne voulait pas siéger avec des élus du FN.

Ligue du Nord et UKIP siègent actuellement dans le groupe Europe libertés démocratie (EFD), qui compte également dans ses rangs le Français Philippe de Villiers.

Les sondages prévoient une percée des partis populistes et anti-européens lors des élections de mai 2014. La création d'un important groupe populiste au Parlement européen pourrait bouleverser la donne dans une assemblée où la gauche et la droite se partagent le pouvoir, avec les libéraux et les écologistes comme force d'appoint.

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