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Hommage unanime de la classe politique à Mauroy

Pierre Mauroy, le 29 janvier 2012 à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives] Pierre Mauroy, le 29 janvier 2012 à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives]

La "grande figure" de la vie politique Pierre Mauroy, ancien Premier ministre mort à 84 ans, a été saluée par une avalanche d'hommages, vendredi, la gauche saluant l'"homme d'Etat" auteur de "grandes réformes", la droite louant "son sens de l'intérêt national".

Depuis Tokyo où il était en déplacement, le président François Hollande a salué "un homme qui a servi la France à des moments exceptionnels". "C'était un homme de fidélité, fidélité à ses origines ouvrières, à sa région, à une cause, le socialisme, et à l'unité de la gauche", a-t-il ajouté, soulignant qu'il "prit des mesures courageuses qu'on a appelées la rigueur, il a servi son pays sans jamais occulter ses valeurs fondamentales".

A l'hôpital Percy de Clamart, où Pierre Mauroy est décédé vendredi matin, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué la mémoire d'"un grand homme d'Etat, un grand Premier ministre". Il a salué "la force" des convictions et la "bienveillance".

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, successeur de Pierre Mauroy à Matignon en 1984, et qui a annoncé la nouvelle de sa mort à la presse à Tokyo, a loué un homme qui "avait la gauche chevillée au coeur".

François Hollande, alors Premier secrétaire du Parti socialiste (d) et l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy participent, le 21 mai 2006 à Lille, à une cérémonie de commémoration des 25 ans de l'arrivée de la Gauche au pouvoir à l'issue de l'élection présidentielle de 1981. [Philippe Huguen / AFP]
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François Hollande, alors Premier secrétaire du Parti socialiste (d) et l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy participent, le 21 mai 2006 à Lille, à une cérémonie de commémoration des 25 ans de l'arrivée de la Gauche au pouvoir à l'issue de l'élection présidentielle de 1981.
 

"Ce sont tous les Lillois qui sont aujourd'hui orphelins de ce maire d'exception qu'il a été pendant 28 ans", a déclaré, "profondément bouleversée", Martine Aubry, qui lui avait succédé en 2001 dans le fauteuil de maire. Pour elle, "il était et restera un géant".

Autre "ch'ti" d'adoption, le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, ancien maire de Valenciennes, a évoqué "un homme authentique qui incarnait les valeurs nordistes, celles du courage notamment (...) Je ne l'ai jamais vu se mettre en avant, faire le bateleur".

De "grandes réformes"

Ses anciens collègues du gouvernement Paul Quilès, Louis Le Pensec, Jack Lang, Jacques Delors, Robert Badinter, ont également réagi avec émotion, louant "un grand Premier ministre".

Abolition de la peine de mort, lois de décentralisation, création de l'impôt sur les grandes fortunes, remboursement de l'IVG... sont les "grandes réformes" saluées par la classe politique.

Jacques Chirac (g) et Pierre Mauroy, le 4 novembre 1994 à Lille [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Jacques Chirac (g) et Pierre Mauroy, le 4 novembre 1994 à Lille
 

L'ancien Premier ministre de François Mitterrand a aussi été qualifié d'"immense figure du socialisme français et international" (Harlem Désir), de "véritable homme d'Etat (Jean-Pierre Bel, président PS du Sénat), d'"homme qui restera une source d'inspiration pour la gauche et pour la République" (Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée), "toujours sensible aux conditions sociales des travailleurs" (Georges Sarre, cofondateur du PS).

"C'est tout un pan du vieux parti socialiste qui disparaît, un parti populaire et sentimental auquel on ne pouvait qu'être attaché", a affirmé Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a loué en lui l'"artisan de l'union de la gauche à un moment où les débats entre parti communiste et parti socialiste n'ont pas manqué", et une "grande voix de la gauche fidèle aux racines du socialisme historique qu'il savait plurielles et fécondes".

A droite, les réactions n'étaient pas moins élogieuses. Pour Jean-François Copé, président de l'UMP, Pierre Mauroy était "un homme de conviction, un socialiste sincère, qui avait su gagner l'estime de chacun au-delà même de son camp". L'ancien Premier ministre François Fillon a évoqué un homme "sincère" et "loyal", qui sut avec "abnégation et sens de l'intérêt national" assumer "les fractures de son temps", tandis qu'Alain Juppé, autre ancien de Matignon, parlait de "grand serviteur de la France", à la fois "grand homme d'Etat et élu local de talent".

 
 

Pour Steeve Briois, candidat FN à la mairie de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), c'était un "authentique homme de gauche dont la conscience sociale n'a jamais été feinte". Marine Le Pen, la présidente du parti, a plus sobrement vu une "figure de la politique nordiste ces dernières années".

Les hommages allaient au-delà de la classe politique française. Le syndicat CFDT a rendu hommage au "promoteur de réformes importantes pour notre pays sur le plan social, mais également sociétal". A l'étranger, le Premier ministre belge Elio Di Rupo a parlé d'un "homme brillant, visionnaire, profondément engagé en faveur des causes sociales et d'une générosité exceptionnelle".

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