En direct
A suivre

Syndicats et patronat ébauchent leur réforme idéale

Jean-Marc Ayrault (G) et le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly (D) lors d'un eréunion à Matignon, le 13 mai 2013 à Paris Jean-Marc Ayrault (G) et le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly (D) lors d'un eréunion à Matignon, le 13 mai 2013 à Paris [Bertrand Guay / AFP]

Organisations patronales et syndicales ont exposé lundi à Matignon, au cours d'entretiens bilatéraux avec Jean-Marc Ayrault, leurs idées pour mener la réforme des retraites que le gouvernement promet pour l'automne afin de combler un déficit qui ne cesse de s'aggraver.

Le Premier ministre, entouré des ministres Pierre Moscovici (Economie), Marisol Touraine (Santé) et Marylise Lebranchu (Fonction publique), a entamé lundi matin avec les organisations patronales une série de consultations destinées à préparer la deuxième conférence sociale des 20 et 21 juin.

M. Ayrault a commençé ses entretiens en recevant lundi à 08h30 la présidente du Medef, Laurence Parisot, avant les dirigeants de l'UPA (artisans) et la CGPME.

Le syndicat FO était reçu à la mi-journée, avant, dans l'après-midi, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, et la CGT. Cette série de consultations, annoncée le 24 avril, sera conclue par une déclaration du Premier ministre.

Les huit organisations seront ensuite toutes réunies à Matignon le 22 mai pour une "conférence de méthode" pour préparer la conférence des 20 et 21 juin au Palais d'Iéna à Paris.

Laurence Parisot quitte Matignon, le 13 mai 2013 à Paris [Bertrand Guay / AFP]
Photo
ci-dessus
Laurence Parisot quitte Matignon, le 13 mai 2013 à Paris
 

Cette nouvelle conférence sociale doit définir les sujets de négociation sociale pour les mois à venir et des calendriers de discussion sur des sujets comme les retraites ou la formation professionnelle.

Avec un déficit cumulé de l'ensemble des régimes qui devrait atteindre 200 milliards d'euros en 2020, selon Mme Parisot, les retraites s'annoncent comme le sujet principal des prochains mois. Le gouvernement entend en effet faire voter une réforme à l'automne au parlement.

 

"Sans tabou"

Cette première série d'entretiens a permis aux partenaires sociaux d'exposer idées et revendications pour mener cette nouvelle réforme qui succèdera notamment à celles de 2003 et 2010.

"Le dossier des retraites doit être ouvert complètement, sans tabou", a plaidé Mme Parisot à l'issue de sa rencontre avec M. Ayrault.

"Nous disons que le gouvernement a eu le courage de dire qu'il fallait à nouveau une réforme des retraites, il faut désormais qu'il ait la capacité pédagogique de dire aux Français pourquoi et vers quelles modifications il faut aller", a fait valoir la dirigeante du Medef.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, à Matignon, le 13 mai 2013 à Paris [Bertrand Guay / AFP]
Photo
ci-dessus
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, à Matignon, le 13 mai 2013 à Paris
 

Si une désindexation des pensions n'est selon elle "pas souhaitable", "il convient, dans un objectif de moyen terme, d'allonger la durée de cotisation", a expliqué Mme Parisot, qui quittera en juillet la présidence de l'organisation patronale.

"Notre préconisation est d'allonger la durée de cotisation à 43 ans d'ici 2020 et de repousser l'âge légal de la retraite à au moins 65 ans à l'horizon 2040", a détaillé la présidente du Medef.

"Nous ne serons pas très loin de ces propositions", a indiqué pour sa part le président de l'Union professionnelle artisanale (UPA), Jean-Pierre Crouzet, "totalement opposé" à une hausse des cotisations.

Même son de cloche du côté de la CGPME, fermement opposée à toute hausse des cotisations. Le président de cette organisation, Jean-François Roubaud, a en plus plaidé pour un "rapprochement" des régimes public et privé.

Ces premières pistes laissent présager le bras de fer auquel patronat et syndicats risquent de se livrer dans les prochains mois.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a ainsi prévenu lundi sur Canal+ que la conférence sociale de juin risquait "d'être plus tendue que l'année dernière" avec les retraites au premier rang des sujets "conflictuels".

Laurence Parisot devant Jean-Marc Ayrault et Marisol Touraine le 13 mai 2013 à Matignon à Paris [Bertrand Guay / AFP]
Photo
ci-dessus
Laurence Parisot devant Jean-Marc Ayrault et Marisol Touraine le 13 mai 2013 à Matignon à Paris
 

Pour assurer le financement des retraites, "il n'y a aucune raison qu'on augmente encore la durée de cotisation, elle est déjà en augmentation trop forte selon nous", a expliqué M. Mailly.

Le nouveau secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, a lui estimé dimanche que la future réforme des retraites allait "nécessiter une mobilisation d'ampleur".

Il demande une réforme "structurelle" du financement des retraites qui passe, selon lui, par l'augmentation des salaires, ainsi que par l'emploi et la croissance.

Pour la CFDT et son leader, Laurent Berger, il faut "une réforme de fond, c'est-à-dire plus juste, un système plus lisible". M. Berger préconise une "remise à plat" du système et une vraie offensive contre les "inégalités", notamment entre hommes et femmes.

Dans l'opposition, l'ex-ministre UMP du Travail, Xavier Bertrand, a mis en garde contre une "réforme hypocrite".

Selon lui, "ce sont les retraités qui sont clairement dans le viseur du gouvernement". "Elles sont très loin les envolées de campagne de M. Hollande qui disait : seuls les riches paieront", a-t-il ironisé sur Europe 1. 

 

Retraites : une réforme "juste" et "pérenne" assure le PS 

Pour le FN Ayrault applique les "oukases" de Bruxelles 

"Pourquoi ne pas mourir à la tâche ?" répond le PCF au Medef 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités