En direct
A suivre

Manifestation contre le TGV Lyon-Turin

Des opposants au projet de TGV Lyon-Turin, le 23 mars 2013 à Chiomonte près du Val de Suse [Marco Bertorello / AFP] Des opposants au projet de TGV Lyon-Turin, le 23 mars 2013 à Chiomonte près du Val de Suse [Marco Bertorello / AFP]

Des dizaines de milliers de personnes, dont des dizaines d'élus, ont manifesté samedi dans le Val de Suse, dans le nord-ouest de l'Italie, contre le projet de TGV Lyon-Turin, jugé néfaste pour l'environnement et d'un coût exorbitant

Militants associatifs, écologistes, syndicalistes, hommes politiques ou anarchistes ont bravé une pluie battante pour dire non à la ligne à grande vitesse entre les deux villes.

En trois heures, ils ont parcouru sous un ciel plombé les 8 km qui sépare Suse de Bussoleno, plus à l'est, une myriade de drapeaux No-Tav (Treno ad alta velocita, TGV en italien) flottant au vent.

"De la Vénétie au Val de Suse, la montagne est sacrée et il faut la respecter", proclamait notamment une banderole brandie par des manifestants.

Pour la première fois, près d'une centaine d'élus italiens, notamment le président du Sénat du Mouvement cinq étoiles (M5S) qui a cristallisé le vote contestataire aux législatives italiennes de fin février, participaient à cette manifestation en compagnie de membres d'autres partis, essentiellement de gauche, et d'élus du Val de Suse.

Plusieurs députés et sénateurs ont visité un chantier de forage préparatoire à Chiomonte, à quelques kilomètres de Suse.

Alberto Perino, leader historique du mouvement No-Tav, s'est félicité de la présence de ces militants de choix au sein du Parlement.

Des policiers gardent l'entrée du tunnel où se sont rassemblés des opposants au projet de TGV Lyon-Turin, le 23 mars 2013 à Chiomonte près du Val de Suse [Marco Bertorello / AFP]
Photo
ci-dessus
Des policiers gardent l'entrée du tunnel où se sont rassemblés des opposants au projet de TGV Lyon-Turin, le 23 mars 2013 à Chiomonte près du Val de Suse
 

"C'est une arme de plus pour notre bataille. Nous allons pouvoir présenter des lois pour contrer ce projet qui nous fait dépenser un argent dont l'Italie ne dispose pas", a-t-il indiqué à l'AFP.

"Cela fait 24 ans que nous luttons et maintenant nous sommes sûrs de vaincre car notre force, c'est la force populaire", a-t-il estimé.

Selon lui, "c'est la plus grosse mobilisation qu'il y ait jamais eu" contre ce projet.

Les organisateurs ont annoncé la présence de 80.000 personnes.

Parmi les manifestants, Diego Margom, coordinateur de la confédération syndicale Cobas pour la province de Turin, ne compte pas non plus désarmer.

"C'est une question de santé publique, environnementale et sociale. Ce chantier aura un impact sur les nappes phréatiques, il y a un danger avec l'amiante (contenue dans les roches traversées par les foreuses du chantier) et la vallée est étroite, quand le train passera, il y aura des nuisances sonores pour les riverains", dénonce-t-il.

Surtout, dit-il, la nouvelle ligne "servira principalement au transport de marchandises. Les productions locales seront sacrifiées au profit de produits achetés là où ça coûte moins cher".

"Ces travaux sont inutiles et absurdes et ont seulement des motivations spéculatives", renchérit Salvatore Fiori, 63 ans, enseignant retraité venu de Lombardie qui soutient le M5S, un parti "qui prend enfin en compte les territoires". "Le seul", renchérit son ami Ruggiero Bergamaschi, médecin de 59 ans, "qui représente les mouvements écologistes aujourd'hui."

La future ligne à grande vitesse doit mettre Paris à quatre heures de Turin, contre sept actuellement. Cette "autoroute ferroviaire", combinant fret et trafic de voyageurs, dont le projet lancé en 1991, a été maintes fois ajourné, devrait entrer en service en 2028-2029.

Selon ses concepteurs, elle devrait à terme supprimer au moins un million de poids lourds par an sur les routes, mais les écologistes des Alpes jugent le projet démesuré par rapport au trafic.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités