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Numérique à l'école : Peillon veut une stratégie "globale"

Vincent Peillon le 4 décembre 2012 à l'Assemblée nationale à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives] Vincent Peillon le 4 décembre 2012 à l'Assemblée nationale à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives]

La stratégie numérique de Vincent Peillon pour l'école se veut "globale" avec le raccordement des zones rurales au très haut débit, l'équipement, la maintenance, la formation des profs aux usages et la production de ressources pédagogiques.

"C'est une stratégie globale", "on va de A à Z", a déclaré sur France Inter le ministre, qui la présentera jeudi après-midi.

"La grande difficulté française, parce qu'il y a eu une quinzaine de (...), c'est plutôt les usages", a-t-il souligné. La France est 24ème sur 27 dans l'utilisation du numérique dans l'éducation, selon l'étude Pisa de l'OCDE.

Il ne s'agit pas de "tomber dans les illusions technicistes. On n'est pas là pour s'abrutir devant des écrans", mais il faut les "utiliser pour progresser dans les apprentissages", a précisé M. Peillon.

"Il y a un décalage croissant entre la place du numérique dans la vie des jeunes et dans l'éducation", souligne François Bonneau, vice-président de l'Association des régions de France (ARF).

Le projet de loi sur l'école prévoit la création d'un Service public de l'enseignement numérique et de l'enseignement à distance, pour prolonger les enseignements, communiquer avec les familles, offrir des ressources pédagogiques aux enseignants ou permettre d'instruire à distance des élèves handicapés.

Les élèves seront sensibilisés aux droits et aux devoirs induits par le numérique (respect de la vie privée, la propriété intellectuelle).

Le gouvernement veut aussi élargir l'"exception pédagogique" pour l'utilisation d'extraits d'oeuvres, mettre en place un "réseau social" d'échange et de mutualisation pour les enseignants et encourager "une filière d'édition numérique pédagogique française".

Des élèves devant des ordinateurs le 10 octobre 2012 dans une école de Selestat [Frederick Florin / AFP/Archives]
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Des élèves devant des ordinateurs le 10 octobre 2012 dans une école de Selestat
 

"Une partie non négligeable du projet de loi concerne le numérique, ce n'est pas deux paragraphes", se réjouit Stéphanie de Vanssay, spécialiste des nouvelles technologies au syndicat enseignant SE-Unsa.

Freins

"Avancée énorme", le numérique n'est plus mentionné sous l'angle des risques induits. "Il y a aussi une clarification sur la maintenance du matériel", confiée aux collectivités locales.

En revanche, pas un mot sur l'interdiction en vigueur des téléphones portables dans les écoles et les collèges, frein à l'éducation avec le numérique, ni sur les filtrages.

"Qu'il y ait quelques filtres anti-pornographie, bien sûr", relève Mme de Vanssay, mais aujourd'hui les élèves n'ont pas accès à grand-chose, or "internet, par nature, échappe au contrôle. Si on veut que nos élèves soient des citoyens à même d'utiliser internet, il faut bien les y éduquer".

Principaux freins: les peurs des parents, des profs et de la hiérarchie, estime-t-elle. "Les enseignants utilisent beaucoup internet pour préparer leurs cours, mais une utilisation régulière en classe, au moins une fois par semaine, c'est très rare".

 
 

"Il y a une attente des élèves, c'est plus ludique d'apprendre avec le numérique qu'avec un tableau noir et une craie, et une attente des constructeurs" de produits, souligne Ghislaine de Chambine, directrice du salon Educatec-Educatice.

Pour enseigner avec le numérique, pas besoin d'équiper tous les élèves avec le même matériel, coûteux et vite obsolète, estime Mme de Vanssay. "Si dans une classe on pouvait avoir, un ordinateur, une tablette, un smartphone, un netbook connectés à internet, même pour 30 élèves, c'est déjà super".

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