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Peillon lance la campagne de recrutement de professeurs

Vincent Peillon le 4 décembre 2012 à l'Assemblée nationale à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives] Vincent Peillon le 4 décembre 2012 à l'Assemblée nationale à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives]

Le gouvernement a lancé lundi une campagne de recrutements massifs d'enseignants, une opération séduction pour redorer l'image du et tenir la promesse emblématique de campagne de François Hollande de créer 60.000 postes sur le quinquennat.

S'il est "réjouissant" de voir de nouveau l'Etat recruter, "il va falloir remobiliser les vocations", "notamment avec une politique salariale digne de ce nom pour des gens recrutés à bac+5", a toutefois prévenu Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire.

Vincent Peillon s'est dit lundi prêt à ouvrir en janvier "une grande négociation" qui portera sur "les contenus (qu'est-ce qu'on fait quand on enseigne ?), le développement de carrière, le temps de travail et bien évidement la question de la revalorisation", a déclaré le ministre de l'Education Vincent Peillon sur RMC/BFMTV.

"Qui veut la réussite de tous ?", "Qui veut étudier l'esprit libre ?" "Qui veut apprendre à enseigner ?". Sur chaque affiche de la campagne "Ambition enseigner", dévoilée lundi par Vincent Peillon et la ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso, un jeune souriant lève la main.

Cette campagne multimédia met en avant l'objectif de recruter plus de 43.000 enseignants en 2013-2014, la mise en place d'une formation rémunérée et la création sur trois ans de 18.000 "emplois d'avenir professeur" pour aider des étudiants modestes à poursuivre ces longues études - cinq ans au lieu de deux depuis 2010.

Un professeur et ses élèves dans une école de Nantes [Frank Perry / AFP/Archives]
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Un professeur et ses élèves dans une école de Nantes
 

"Quand vous venez d'un milieu modeste, faire cinq années d'études supérieures sans aucun revenu pour devenir professeur des écoles", c'est difficile, a expliqué Vincent Peillon sur RMC/BFMTV.

 

Formation

"C'est pour cela que nous avons mis en place cette nouvelle filière +emplois d'avenir professeurs+" qui donne aux jeunes des moyens financiers, a-t-il ajouté. Les boursiers bénéficieront de "900 euros par mois". "A partir de la deuxième année de fac et du mois de janvier 2013, nous allons faire les 4.000 premiers contrats et nous allons monter à 18.000 en trois ans", a rappelé le ministre.

Lutter contre la crise des recrutements, c'est dire aux jeunes qu""on va les aider à bien se former (...) et qu'on ne recrutera pas les gens dans la rue comme c'était le cas dans le quinquennat précédent alors qu'on supprimait des postes", a dit Geneviève Fioraso, sur Europe 1, allusion à une campagne de recrutement dans une agence de Pôle emploi en septembre 2011.

Ce volume de recrutement, inédit depuis longtemps, permettra de remplacer les départs à la retraite et de relancer la formation initiale des enseignants, quasi-disparue sous la droite.

Le gouvernement précédent avait supprimé 80.000 postes dans l'éducation, suivant le principe de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Une professeure au milieu de ses élèves dans une école de Nantes [Frank Perry / AFP/Archives]
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Une professeure au milieu de ses élèves dans une école de Nantes
 

Mais même avec un nombre de postes réduits, l'éducation nationale ne parvenait pas ces dernières années à recruter suffisamment de professeurs dans certaines disciplines. Lors des concours du Capes externe du printemps 2012, 706 postes sont restés vacants (978 en 2011), ce qui représentait près de 15% des postes à pourvoir.

Avec des matières particulièrement touchées, comme les mathématiques (652 admis pour 950 postes), les lettres classiques où moins d'un poste sur deux a été pourvu, ou l'anglais.

Enseignant est pourtant un métier d'avenir pour près de huit Français sur dix (78%), selon un sondage CSA commandé par le ministère de l'Education.

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