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"Ethnicisation" du discours lors des campagnes électorales en 2012

Des viennoiseries sont distribuées devant la Grande mosquée de Paris, après les propos polémiques de Jean-François Copé sur les pains au chocolat, le 26 octobre 2012 [Miguel Medina / AFP/Archives] Des viennoiseries sont distribuées devant la Grande mosquée de Paris, après les propos polémiques de Jean-François Copé sur les pains au chocolat, le 26 octobre 2012 [Miguel Medina / AFP/Archives]

Les campagnes électorales de 2012 ont été, sous l'influence du Front National, marquées par une "ethnicisation" du discours politique "saturé" par des thèmes comme l'islam présentés "de façon négative", selon un rapport publié mardi par le groupe de réflexion Graines de France.

Intitulé "Altérité, racisme et xénophobie dans les campagnes présidentielles et législatives de 2012", ce rapport est le résultat d'une veille du discours politique dans trois quotidiens nationaux, sur les radios et télévisions entre janvier et juin 2012.

Toutefois, il n'adopte pas une "méthode quantitative" de recensement, mais vise à "déconstruire les dérives racistes et xénophobes" qui ont émergé dans le débat public, selon le cercle de réflexion dédié aux quartiers populaires et marqué à gauche.

Le rapport relève que "les thèmes et les catégorisations qui ont émergé depuis les années 1990, avec entre autres la thématique de l'islam et de sa difficulté supposée à s'intégrer à la société française (...) se retrouvent en force dans les campagnes présidentielles et législatives, sous l'influence d'un FN s'affirmant en plein renouveau".

"Le suivi des médias montre que le racisme, la peur de l'autre ne passe plus tant par les petites phrases (...) que par une saturation du débat public d'un certain nombre de thèmes, anglés toujours de façon négative et menaçante", poursuit l'étude.

"L'expression +musulman d'apparence+, succédant au +préfet musulman+, toutes deux utilisées par Nicolas Sarkozy, symbolise la tendance à associer intimement religieux, ethnicité, origines étrangères et phénotype", pointe le rapport.

Il souligne que "les catégories utilisées pour décrire la société se réfèrent moins aux appartenances socio-économiques ou locales qu'aux appartenances culturelles, ethniques et religieuses".

"Cette évolution conduit à faire émerger une grille divisant la population entre un +eux+ et +nous+, principalement les Français et les autres, contribuant à développer un racisme du quotidien", selon les auteurs.

Ils constatent également que la "droite parlementaire connaît une profonde transformation liée à un traitement musclé de l'altérité, convergeant vers le Front national" tandis que la gauche, en "mode réactif", "critique fortement sans pour autant proposer un nouveau paradigme de rapport à l'altérité".

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