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Le "grand oral" des candidats, acte II

Le plateau de l'émission "Des paroles et des actes". [THOMAS SAMSON / POOL / AFP]

Après un premier acte mercredi soir avec cinq premiers candidats, cinq autres prétendants à l'Elysée, dont Nicolas Sarkozy et Jean-Luc Mélenchon, vont à leur tour passer jeudi soir leur "grand oral" sur France 2, sans toutefois débattre, ce que les favoris ne souhaitaient pas.

Nathalie Arthaud (LO), François Bayrou (MoDem), Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont attendus sur le plateau de "Des paroles et des actes" à partir de 20H50.

L'ordre d'apparition n'a pas encore été dévoilé par la chaîne publique.

Les candidats seront interrogés pendant une vingtaine de minutes par les journalistes habituels de l'émission, David Pujadas, Fabien Namias, Nathalie Saint-Cricq et le journaliste économique François Lenglet.

Soumis à une stricte égalité des temps de parole, les médias audiovisuels ont réduit la voilure ces dernières semaines, dans la dernière ligne droite, suscitant interrogations et critiques au moment où se cristallise le choix des Français.

François Fillon a ainsi regretté, jeudi dans l'hebdomadaire La Vie, que le débat de la présidentielle soit "étouffé par les règles d'équilibre du temps de parole". Avant le débat de mercredi soir, qui a réuni, selon la chaîne, 3,4 millions de téléspectateurs, le dernier "Des paroles et des actes" remontait à la mi-mars.

A dix jours du premier tour, le rendez-vous est de première importance puisque la télévision reste le premier vecteur d'information sur l'élection (74%) devant internet (40%) et la radio (34%), selon un sondage CSA réalisé en ligne.

Des candidats comme Nicolas Dupont-Aignan et M. Bayrou, ont récemment mené une fronde au nom de l'exigence démocratique, réclamant de pouvoir débattre frontalement avec les deux favoris, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Mais le président-candidat et son grand rival ont opposé une fin de non recevoir. Et si un débat est bel et bien prévu lors d'un "Mots Croisés" lundi prochain, toujours sur France 2, en deuxième partie de soirée, les candidats UMP et PS ont indiqué qu'ils y enverraient de simples représentants.

M. Sarkozy, qui pense pouvoir y faire la différence, a, lui, proposé l'organisation de deux débats dans l'entre-deux tours, s'attirant des accusations "d'arrogance" de la part de l'équipe de François Hollande.

Mercredi soir, l'émission a donné l'occasion au candidat PS, toujours donné vainqueur par les sondages, de marteler qu'il tiendrait son "cap" jusqu'au bout en évitant les "zigzags" et les propositions de dernière minute, dans une attaque voilée contre le président-candidat.

Marine Le Pen, candidate du Front national, n'a pas hésité pour sa part à se décrire comme le "centre de gravité" de la campagne, au détour de ses propositions sur l'immigration et l'avortement. Elle a ironisé sur le dispositif de France 2 qui a filmé devant les loges des candidats, un peu à la manière de la "télé-réalité".

La candidate écologiste, Eva Joly, toujours donnée à environ 2% dans les sondages, s'est dite "coincée" entre "la gauche molle" et "la gauche folle", sans toutefois citer François Hollande et Jean-Luc Mélenchon. Elle a aussi qualifié de "présomptions concordantes et précises" les soupçons de financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Dernier à passer son grand oral, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, a livré une prestation remarquée.

Chemise blanche légèrement déboutonnée, l'ouvrier girondin, moins rompu aux joutes médiatiques qu'Olivier Besancenot, n'a pas caché une certaine lassitude à l'exposition solitaire propre à la campagne, où il se retrouve "tout seul" à faire des interviews, alors qu'il est d'ordinaire "habitué à être en groupe", à "séquestrer en groupe". A la fin de son passage, terminé juste dans le temps imparti, il a été le seul candidat applaudi.

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