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Jean-Luc Mélenchon réussit son pari place de la Bastille

Le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a réussi son pari dimanche en réunissant plusieurs dizaines de milliers de partisans place de la Bastille, reléguant pour une fois au second plan le combat entre les deux favoris, Nicolas Sarkozy et François Hollande.[AFP]

Le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a réussi son pari dimanche en réunissant plusieurs dizaines de milliers de partisans place de la Bastille, reléguant pour une fois au second plan le combat entre les deux favoris, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

LE FAIT DU JOUR

Des dizaines de milliers de personnes -plus de 100.000 selon les organisateurs-, massées à la Bastille, "point de départ de toutes nos révolutions": Jean-Luc Mélenchon a frappé fort avec sa grande journée pour la VIe République.

Sous un ciel maussade, aux cris de "Résistance, résistance!", la foule a procédé à une marche festive entre les places de la Nation et de la Bastille. Le candidat a pris la parole vers 17H00, l'air grave, pour un discours plutôt bref mais combatif.

"Nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France. Nous sommes le drapeau rouge!" a clamé M. Mélenchon, avant de promettre: "Nous allons faire de cette élection une insurrection civique."

Sous les acclamations, il a affirmé que le 22 avril (date du 1er tour) marquerait le début de "la révolution citoyenne" et a parlé d'"ouvrir la brèche qu'attend toute l'Europe de son volcan français". "Nous sommes venus au bon endroit, à la bonne date", a assuré M. Mélenchon.

Cette manifestation, grâce à laquelle le candidat FG espère poursuivre sa progression dans les sondages (il est crédité de 11%), a en partie éclipsé les autres rendez-vous du jour. M. Hollande s'est rendu au Salon du Livre, tandis que M. Sarkozy était l'invité de M6 en soirée.

LES PHRASES DU JOUR

- Nicolas Sarkozy "présente un visage, celui de l'outrance". (François Hollande, au sujet de la salve de critiques du président-candidat samedi près de Lyon)

- "François Hollande est dans la position du type qui vous bourre de coups de poing et puis, à un moment, vous lui marchez sur le pied, et alors là, il s'allonge en hurlant et il appelle la police." (Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy)

- "Je comprends que Mme Merkel ne soit pas à l'aise -elle qui est conservatrice (...) mais a sa cohérence-, avec cette instrumentalisation de la construction européenne." (Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande (PS), concernant l'information du Spiegel selon lequel Nicolas Sarkozy agacerait Angela Merkel)

LE SONDAGE DU JOUR

Pour la première fois, un institut a réalisé une enquête sur l'abstention. Au 1er tour le 22 avril, selon l'Ifop, elle pourrait atteindre 29%, ce qui constituerait un record. Les électeurs se réclamant de la gauche sont ceux qui risquent le plus de bouder les urnes (30%). En écho, Pierre Moscovici a lancé dimanche "un appel à la mobilisation". "Votez, votons", a clamé le directeur de campagne de François Hollande.

LES COULISSES

Les responsables d'Europe Ecologie-Les Verts ont grincé dimanche à l'évocation de la marche citoyenne de Jean-Luc Mélenchon, et critiqué le représentant du Front de Gauche. "Jean-Luc Mélenchon fait une chose assez intéressante, il fait de la politique avec un rétroviseur (...). La Bastille, la Commune, il y a un petit côté nostalgique sympa", a commenté Cécile Duflot. "Je n'ai pas de sympathie particulière pour les thèmes de campagne portés par Jean-Luc Mélenchon (...) Très sincèrement, je n'ai pas l'impression que ce soit un vote très utile", a dit Jean-Vincent Placé.

LE BUZZ

En se comparant à Sisyphe, à l'occasion de sa visite au Salon du Livre, François Hollande a suscité un débat sur la Toile: la référence était-elle pertinente? Le personnage d'Homère, fils d'Eole, est condamné à faire rouler éternellement un rocher jusqu'en haut d'une colline, dont il redescend chaque fois avant même d'avoir atteint le sommet. M. Hollande a voulu donner un sens positif à ce mythe grec, tel Albert Camus imaginant un "Sisyphe heureux", et indiqué y voir une métaphore de "la persévérance, de l'engagement, de la volonté humaine, de la ténacité". Mais de nombreux internautes restaient sceptiques. "La comparaison de @fhollande à Sisyphe, c'est pas très in-cisif", raillait un utilisateur de twitter. D'autres rappelaient, liens à l'appui, le précédent de Villepin. Au début du mois, l'ex-candidat avait posé en mimant Sisyphe. "Cela fait 35 ans que je me bats pour les Français", avait-il expliqué.

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