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Eva Joly mal en point, EELV s'interroge sur l'après-présidentielle

L'échéance présidentielle est dans deux mois mais à Europe Ecologie-Les Verts (EELV), où beaucoup anticipent un mauvais résultat pour Eva Joly, on s'interroge déjà sur l'après-élection.[AFP]

L'échéance présidentielle est dans deux mois mais à Europe Ecologie-Les Verts (EELV), où beaucoup anticipent un mauvais résultat pour Eva Joly, on s'interroge déjà sur l'après-élection.

Malgré une dernière enquête LH2 à 4,5%, le score de la candidate EELV que certains voyaient il y a quelques mois proche des 10% oscille actuellement à 2-3% en moyenne dans les sondages.

De quoi inquiéter le parti sur son avenir, lui qui avait brillé aux européennes avec Daniel Cohn-Bendit (16,3%), puis aux régionales (12,5%). Le sénateur EELV Jean-Vincent Placé a d'ailleurs averti qu'il y aurait "peu d'écologie" dans un gouvernement de gauche si Eva Joly recueillait un résultat médiocre.

Mais "même 5%, ce sera un échec", confie un responsable EELV. A la direction, certains "espèrent un découplage entre la présidentielle et les législatives" avec "l'illusion que ça va repartir après" mais "2-3%, ça va nous décrédibiliser" pour longtemps, pense-t-il.

La crainte concerne notamment le non-respect de l'accord sur les législatives conclu en novembre : une soixantaine de circonscriptions réservées aux écologistes par le PS laissant augurer, en cas de victoire de la gauche, une bonne vingtaine de députés EELV (contre quatre sortants).

Mais un faible score "va encourager les dissidences" comme c'est déjà le cas à Lyon ou en Saône-et-Loire, juge une personnalité "écolo" : "comment imposer aux militants PS enthousiastes par la victoire, de soutenir quelqu'un dont la candidate aura fait 10 fois moins que le sien?"

A la direction d'EELV, on est persuadé que François Hollande et le PS "tiendront parole", s'il gagne, les écologistes ayant déjà accepté de retirer Jean-Marc Brûlé (ex-responsable Verts aux élections) au profit d'Olivier Faure, proche du candidat PS, en Seine-et-Marne.

De plus, M. Placé, conseiller de Cécile Duflot, n'imagine pas que M. Hollande, "homme de rassemblement", envoie un "mauvais signal" en début de mandat en reniant l'accord.

Autre grande question qui se posera en cas de victoire de François Hollande le 6 mai, celle de la participation au gouvernement. Un Conseil fédéral d'EELV est d'ailleurs prévu les 7 et 8 mai pour trancher la question.

Cécile Duflot l'a maintes fois répété l'an passé : pas d'entrée dans un gouvernement de gauche qui n'engage pas la sortie du nucléaire alors que François Hollande s'est engagé à réduire de 75% à 50% d'ici 2025 la part de l'énergie nucléaire dans la production d'électricité mais qu'il entend achever la construction de l'EPR à Flamanville.

Malgré des réticences, beaucoup sont "convaincus qu'on ira" et plusieurs "écolos" s'y verraient bien, de François de Rugy à Pascal Canfin ou Jean-Vincent Placé, indique-t-on.

Enfin, sera vite posée la question du remplacement à la tête du parti de Cécile Duflot, la patronne des Verts depuis 2006 étant amenée à devenir députée de Paris, voire à occuper un portefeuille ministériel même si elle ne semble pas courir après.

Favori pour lui succéder? Pascal Durand, l'actuel porte-parole d'EELV, qui peut faire consensus, selon un cadre, car "il ne se trompe pas entre droite et gauche et assume l'autonomie" de l'écologie politique.

"Il va falloir tout remettre sur la table pour une refonte profonde du mouvement avec un débat sur l'identité écologiste", "la troisième voie qu'on propose" et qu'Eva Joly n'a pas réussi à incarner, selon un élu EELV. "On ne pourra pas attendre le congrès de 2014" car son score sera comme un "séisme après le chemin parcouru" depuis les européennes, juge-t-il.

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