Yves-Marie Cann, directeur d'études à l'Institut CSA, analyse l'effet qu'aura sur la campagne l'annonnce de la candidature offcielle de Nicolas Sarkozy.
Pourquoi Nicolas Sarkozy accélère-t-il le timing de son entrée en campagne ?
En annonçant plusieurs dates, d’abord au début 2012, puis le plus tard possible, Nicolas Sarkozy avait pour objectif de créer un suspense autour de cette annonce. Ce qui est réussi. Mais avec une entrée en campagne en mars, il lui aurait été très difficile de reconquérir l’électorat qui ne lui est plus favorable.
Les Français attendent-ils cette déclaration officielle ?
Pour une large majorité, il ne fait pas de doute qu’il sera candidat mais il y a une impatience vis-à-vis de sa déclaration, car ils souhaitent que Nicolas Sarkozy sorte de l’ambiguïté du président-candidat. Elle peut brouiller les pistes. En étant officiellement candidat, il pourra aussi avoir des prises de position plus tranchées qui sont très attendues par l’électorat de droite. Et c’est important sur la forme, car l’annonce de candidature donne le ton de la campagne.
Pourquoi ?
Une entrée ratée peut semer le désarroi, voire le doute dans l’équipe, et il n’est jamais bon de partir avec cet état d’esprit. Mais si l’entrée en campagne est réussie, elle peut permettre d’enclencher une dynamique. En 2007, son discours de la Porte de Versailles lui avait permis de distancer Ségolène Royal. Et le meeting de François Hollande au Bourget a ouvert une séquence favorable pour le candidat socialiste.