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Le prince Harry et Elton John remportent une bataille contre les tabloïds

Le duc de Sussex est l'une des sept personnalités de premier plan, dont Elton John, qui ont intenté une action en justice contre Associated Newspapers Limited (ANL). [REUTERS/Toby Melville/File Photo]

Le prince Harry, Elton John et d’autres personnalités peuvent continuer leurs poursuites contre Associated Newspapers pour obtention illégale d'informations. Une décision de justice vient d’ouvrir la voie à un procès.

La guerre promet d'être très médiatisée. Le prince Harry, le chanteur Elton John ou encore l'actrice Liz Hurley ont remporté vendredi à Londres une bataille judiciaire contre la société éditrice du tabloïd Daily Mail, qu'ils accusent de collecte illégale d'informations, ouvrant la voie à un procès «très people».

L’éditeur du Daily Mail a voulu classer l'affaire, mais un juge de la Haute Cour de Londres a rejeté le recours de l'entreprise de presse dans le viseur du fils cadet de Charles III. «Nous sommes ravis de la décision d'aujourd'hui qui permet que nos plaintes concernant des activités criminelles graves et des violations flagrantes de la vie privée par les titres du Mail puissent être jugées», ont déclaré les demandeurs dans un communiqué commun. «Nous avons l'intention de faire éclater la vérité lors du procès et de tenir les responsables d'Associated Newspapers pour pleinement responsables», ont-ils affirmé.

Ecoutes téléphoniques et détectives

Les sept plaignants accusent Associated Newspapers Limited (ANL) d'avoir eu recours à des méthodes illicites pour dénicher des informations, en embauchant des détectives, en procédant à des écoutes téléphoniques ou en se faisant passer pour quelqu'un d'autre afin d'obtenir des données médicales.

ANL, qui nie en bloc ces allégations, avait demandé en mars lors d'une audience préliminaire à ce que ne soit pas convoqué de procès, estimant que les recours juridiques avaient été introduits «beaucoup trop tard». La plupart des faits dénoncés remontent à la période 1993-2011, certains datant de 2018. Mais pour le juge Matthew Nicklin, l'éditeur du Daily Mail n'a «pas été en mesure de porter un coup fatal aux revendications» des requérants.

Dans son jugement de 95 pages, il a estimé que les plaignants ont une «réelle possibilité» de démontrer qu'Associated Newspapers a dissimulé des «faits pertinents» qui leur auraient permis d'intenter une action plus tôt contre l'éditeur. Il a aussi jugé que le prince Harry, Elton John, son mari David Furnish ou encore l'actrice britannique Liz Hurley pouvaient potentiellement démontrer que «dans de nombreux cas, des artifices ont été utilisés dans les articles» pour leur faire croire qu'un de leurs proches avait trahi leurs confidences. Cela aurait pu retarder le moment où ils ont réalisé que les informations privées «apparaissant dans les articles provenaient d'une collecte illégale plutôt que des confessions d'amis perfides». 

Une nouvelle audience de procédure est prévue le 21 novembre. ANL risque gros et le verdict pourrait faire jurisprudence. S'adressant à The Independent sur les implications financières de l'affaire avant le procès, Philippa Dempster, avocate experte en matière de protection de la vie privée, a déclaré : «La facture finale d'Associated Newspapers en termes de dommages et de frais, si les réclamations aboutissent, pourrait facilement être de l'ordre de 4 à 5 millions de livres sterling (soit environ 4,57 à 5,72 millions d’euros,ndlr)». «Cela pourrait encourager d'autres personnes qui pensent avoir des plaintes similaires contre des journaux sur la base d'articles remontant au-delà du délai de prescription de six ans, à intenter des actions en matière de protection de la vie privée», estime la spécialiste.

Harry sur tous les fronts

Le prince Harry, 39 ans et exilé aux Etats-Unis après avoir quitté avec fracas la monarchie en 2020, avait créé la surprise en se présentant à l'audience préliminaire du mois mars, dans le public, apparition dans un tribunal rarissime pour un membre de la famille royale.

En juin, il était venu témoigner dans le cadre d'une autre procédure, visant cette fois le Daily Mirror. Il était alors devenu le deuxième membre de la famille royale britannique à se présenter à la barre après Edouard VII pour un procès en diffamation en 1891.

L'affaire avec le Daily Mail est l'une des six batailles juridiques qu'Harry a engagées depuis qu'il a quitté la famille royale, ses procès au civil comprenant également une contestation judiciaire contre le ministère de l'Intérieur concernant sa sécurité personnelle lorsqu’il se trouve au Royaume-Uni.

Au côté de l'acteur Hugh Grant notamment, il poursuit NGN, l'éditeur de The Sun et de News of the World, aujourd'hui disparu, pour collecte illégale d'informations, et demande aussi des dommages-intérêts à MGN, l'éditeur du Daily Mirror, du Sunday Mirror et de Sunday.

Le duc de Sussex tient les tabloïds pour responsables de la mort de sa mère Diana en 1997 dans un accident de voiture à Paris, alors qu'elle était poursuivie par les paparazzis. Il les accuse de harceler également son épouse Meghan Markle.

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