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Malgré la loi, la "pilule du lendemain" souvent difficile à obtenir pour les mineurs

La contraception d'urgence, ou "pilule du lendemain", est officiellement délivrée sans ordonnance et gratuitement en officine et par les infirmières scolaires depuis une dizaine d'années mais dans les faits, son obtention reste souvent compliquée.[AFP/Archives]

La contraception d'urgence, ou "pilule du lendemain", est officiellement délivrée sans ordonnance et gratuitement en officine et par les infirmières scolaires depuis une dizaine d'années mais dans les faits, son obtention reste souvent compliquée.

Alors que de nombreuses grossesses non désirées sont dues à des échecs de contraception (pilule oubliée ou mauvais usage des préservatifs), surtout chez les jeunes, "la contraception d'urgence pourrait pallier partiellement ces échecs" mais "sa délivrance aux mineures se fait rarement dans les conditions prescrites par la loi", souligne un rapport remis au gouvernement jeudi.

Normalement, face à une mineure, le pharmacien doit délivrer gratuitement la pilule, la conseiller sur la contraception régulière et établir une feuille de soins anonyme.

Mais, selon le rapport, "les demandes de paiement sont relativement fréquentes et certains professionnels exigent même une pièce d'identité".

Un constat déjà fait par l'Inspection générale des affaires sociales en 2010, qui reconnaissait néanmoins que les choses s'amélioraient.

Le rapport publié jeudi cite une étude de 2008 de la revue médicale Prescrire. Cinquante-trois officines de Nice ont été tirées au sort en 2006 et quatre "mineures-test" y ont demandé la pilule.

"Plus d’une officine sur trois (37,7%) a refusé de (la) délivrer", parfois pour "un refus de principe", écrivait la revue.

Dans celles "qui ont accepté (...), une fois sur trois une pièce d’identité a été indûment demandée" et "près d’une fois sur deux, un paiement a été réclamé".

"Aucune mineure n’a eu d’information sur une contraception régulière, la prévention des infections sexuellement transmissibles", ni sur les centres de planification, disait encore la revue.

Dans une autre enquête réalisée dans le cadre du rapport de l'Igas auprès de 462 pharmacies alsaciennes, 57% d'entre elles faisaient état de difficultés dans la mise en oeuvre du dispositif.

Quant à la délivrance par les infirmières scolaires, elle "demeure limitée et la demande de la part des élèves, loin de suivre la progression enregistrée de façon générale en matière de contraception d’urgence, demeure globalement stable", notamment par manque de personnel mais aussi par "absence ou insuffisance de budget pour procéder à l’achat de la contraception d’urgence", écrivait l'Igas.

Quant aux centres de planification --prévus pour délivrer contraception régulière et d'urgence gratuitement et anonymement--, leur éloignement (surtout en milieu rural) et leurs horaires souvent inadaptés aux jeunes les rendent bien souvent inaccessibles aux mineurs, déplorent toutes les études.

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