Il était mauvais élève et candidat malheureux à l’Ecole des arts déco, confesse-t-il dans une vidéo diffusée dès l’entrée de l'exposition du Centre Pompidou. Des «échecs» qui n’ont pas empêché Pierre Paulin (1927-2009) de devenir l’un des designers d’intérieur les plus marquants de son époque.
Pour la première fois, une rétrospective lui est consacrée, célébrant cet orfèvre des fauteuils élégants. Au début de sa carrière, caractérisée par les lignes droites et les matériaux des années 1950 (Formica, contre-plaqué, mousse de latex…), succède devant nos yeux sa période Artifort. Il y crée des fauteuils à la structure légère et sinueuse, qu’il recouvre de housses sans couture que l’on peut changer à loisir.
La fluidité l’emporte : le modèle Tongue évoque une langue qu’on déroule quand le canapé Amphis emprunte les courbes du serpent. Dévoilant également quelques tables, lustres et appareils électroménagers, ainsi que les meubles qu'il créa pour Pompidou et Mitterrand, l’exposition rend grâce à un concepteur subtil et novateur qui a su mettre en valeur les intérieurs.