Du crottin de cheval pour répondre à une énigme historique. Sur la foi de l’analyse de déjections animales, des chercheurs pensent avoir trouvé le possible itinéraire de l’armée d’Hannibal pour traverser les Alpes.
En 218 avant J.-C., le général carthaginois avait emmené une armée de quelque 30.000 hommes, plus de 15.000 chevaux et 37 éléphants franchir les cols en direction de l'Italie au début de la deuxième guerre punique contre Rome. Un authentique exploit militaire raconté par Polybe et Tite-Live mais sur lequel s’écharpent les historiens depuis toujours.
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En effet, l’itinéraire emprunté par le général carthaginois et ses éléphants divise les spécialistes. Plus de 1.000 ouvrages ont été écrits sur le sujet sans que jamais des preuves tangibles viennent étayer les hypothèses, des plus rationnelles au plus farfelues.
Par le col de la Traversette ?
Dans le journal «Archaeometry» une équipe de chercheurs pense aujourd'hui détenir la réponse. Comment ? Grâce à du vieux crottin de cheval retrouvé sur un col étroit à la frontière franco-italienne, le difficile col de la Traversette qui culmine à 2.947 mètres d'altiduds, dans les Hautes-Alpes. Une analyse au carbone date ces déjections aux alentours de 200 avant J.-C. Sans compter que des traces abondantes de bactéries Clostridium, qu'on trouve généralement dans les excréments de cheval, qui ont aussi été retrouvées sur place.
«Cela pourrait être la première preuve tangible, quoique inhabituelle, d'une activité humaine et animale remontant à l'époque où Hannibal envahissait l'Italie», écrivent les chercheurs.
L'hypothèse méridionale
Si ce crottin a appartenu aux chevaux de l’armée d’Hannibal, cela accréditerait la thèse de Gavin de Beer qu’Hannibal ait emprunté l'itinéraire plus méridional passant par la vallée de la Haute-Durance, l’hypothèse la plus raisonnable.
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Prudents, les chercheurs préviennent observent que «si nous ne pouvons pas relier à coup sûr cette découverte à Hannibal, les résultats sont cohérents avec le passage d'un grand nombre d'animaux et de personnes» à l'écart des voies de transhumance habituelles. Davantage de recherches sont nécessaires sur le site, insistent-ils dans l’espoir de trouver d'autres indices sur le passage d'Hannibal, comme des pièces de monnaie ou des armes.