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Vladimir Cosma : "Etre en contact avec le public"

Vladimir Cosma jouera les chefs d'orchestre Vladimir Cosma jouera les chefs d'orchestre. [Vincent Dargent]

Le grand blond avec une chaussure noire, Les aventures de Rabbi Jacob, La chèvre… Autant de films gravés dans la mémoire collective, dont la bande originale est signée Vladimir Cosma. Le compositeur, qui a débarqué de Roumanie à Paris en 1963, va aller à la rencontre de ses fans vendredi 24 et samedi 25 octobre, au Grand Rex, pour y interpréter ses plus grands thèmes du 7e art, mais aussi certains airs de ses opéras. Un bonheur pour l’homme, plus habitué à la solitude des studios qu’à la scène et son public.

 

Pourquoi proposer une série de concerts live ?

C’est l’occasion d’être en contact avec le public. Cela fait une quinzaine d’années que je retravaille mes œuvres pour les concerts symphoniques. Au Grand Rex, il y aura un mélange de styles, avec orchestre symphonique de 80 musiciens et chœur. Natasha St-Pier interprétera certains tubes, comme la Boum 2 ou L’Etudiante. Je cherchais une nouvelle interprète pour faire évoluer es musiques.  Surtout, une musique de film, si elle est réussie, doit pouvoir s’écouter en dehors du film, elle doit rappeler les scènes ou, mieux, en susciter d’autres chez l’auditeur.

 

Comment est née la passion de la musique chez vous ?

Je suis né dans une famille de musiciens, mon père était pianiste et chef d’orchestre, ma mère aussi. Ma grand mère maternelle était l’élève du prestigieux pianiste Busoni.  C’était presque une obligation familiale de faire de la musique. C’est un langage particulier, plus tôt vous l’apprenez, entre 3 et 7 ans, mieux vous le maîtrisez. J’ai commencé comme violoniste, car il n’y avait pas la place, pendant la guerre, pour y mettre un piano.  Je donnais déjà des concerts à huit ans. Le piano n’est arrivé que vers 13 ou 14 ans. A ce moment, en plus de la musique symphonique, j’ai découvert la musique de jazz, et la musique folklorique d’Europe centrale, mais aussi du Brésil ou d’Inde. La chanson française aussi m’a passionnée.

 

En quoi cela a marqué votre musique ?

On trouvait dans ces musiques une liberté et une improvisation qu’on avait perdu dans la musique savante  du XIXe et XXe siècle.  Le jazz m’apportait cette improvisation, ces ornementations.  A mon époque, sous le communisme, il était très difficile d’écouter le jazz, car c’était vu comme une musique décadente de l’Occident. Pour l’anecdote, c’est un pilote de l’ancienne compagnie aérienne Sabena qui m’avait donné sous le manteau un disque de Miles Davis sur le tarmac.

 

Qu’est-ce qui a déclenché votre carrière comme compositeur de musiques de films ?

Mon rêve a toujours été de composer de la musique, pas l’interprétation. Comme j’étais polyvalent, j’écrivais du jazz, de la musique populaire, en plus du classique, j’ai proposé mes services aux maisons de disque. J’ai commencé comme arrangeur chez Decca, Polydor, pour Juliette Gréco, Jacqueline François, Jeanne Moreau ou Charles Trénet. Je me suis fait un nom, et j’ai donc pu rencontrer Michel Legrand, que j’appréciais. Il m’a ensuite engagé comme son assistant. Je suis entré dans le monde du cinéma. J’ai fais une cure de cinéma dans le quartier latin pour me mettre à niveau.  Mais le tout premier à m’avoir donné sa chance, c’est Yves Robert, avec Alexandre le Bienheureux, ou les acteurs aussi ont bénéficié de sa confiance pour se lancer, comme Philippe Noiret, Marlène Jobert, Pierre Richard...

 

Racontez-nous l’histoire de la musique de Rabbi Jacob.

J’ai composé la musique de la danse de « Rabbi Jacob » avant le tournage de la scène (comme pour « La Boum », ou tous les films ou il y a des scènes de danse, pour une question de raccord entre musique et image). Le tournage a donc été fait en fonction du rythme de la musique, il fallait que la chorégraphie soit raccord avec le thème. C’est d’ailleurs un des premiers contacts que j’ai eu avec Gérard Oury et Louis de Funès.

 

Concert Vladimir Cosma, vendredi 24 et samedi 25, 20h, Grand Rex, Paris 2e. 

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