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Attentat à Moscou : Vladimir Poutine affirme pour la première fois que l'attaque a été commise par des «islamistes radicaux»

Vladimir Poutine a reconnu ce lundi que l’attentat de Moscou a bel et bien été orchestré par des «islamistes radicaux», tout en maintenant une implication de l’Ukraine dans son discours. [Mikhail METZEL / POOL / AFP]

Trois jours après l’attentat de Moscou, Vladimir Poutine a reconnu pour la première fois que l'attaque a été commise par des «islamistes radicaux» mais continue de sous-entendre un possible lien avec l’Ukraine.

Cela faisait trois jours que Daesh avait revendiqué l’attaque, pourtant Vladimir Poutine ne semblait pas vouloir l’entendre. Il a toutefois reconnu, ce lundi 26 mars, que l’attentat de Moscou a bel et bien été orchestré par des «islamistes radicaux», tout en maintenant une implication de l’Ukraine dans son discours.

Kiev et les Occidentaux ont néanmoins vigoureusement démenti toute relation entre les autorités ukrainiennes et les auteurs de cette attaque sanglante, qui a provoqué la mort de 139 personnes et fait 182 blessés.

«Pourquoi les terroristes, après leurs crimes, ont essayé de partir en Ukraine ? Qui les attendait là-bas ? Ceux qui soutiennent le régime de Kiev ne veulent pas être des complices de la terreur et des soutiens du terrorisme, mais beaucoup de questions se posent», a exposé Vladimir Poutine, lors d’une réunion gouvernementale.

«Nous savons que ce crime a été commis par des islamistes radicaux ayant une idéologie contre laquelle le monde islamique se bat lui-même depuis des siècles», a déclaré le chef du Kremlin, ajoutant ensuite que ce qui nous intéresse, c’est le commanditaire». Il a également appelé à une enquête «professionnelle».

Des interrogations restent en suspens

Si le président russe a, aujourd’hui, reconnu les actes commis par les islamistes radicaux, le Kremlin avait refusé de commenter la revendication de Daesh. Trois jours après le drame, beaucoup de questions demeurent en suspens, notamment concernant l’identité et les motivations des quatre suspects.

Ils ont été placés en détention provisoire jusqu’au 22 mai et encourent la prison à perpétuité. Trois autres suspects ont aussi été mis en prison jusqu’à la même date. Selon l’agence de presse Ria Novosti, il s’agit d’un père et de deux de ses fils, dont l’un, né au Tadjikistan, possède la nationalité russe.

Au total, onze personnes auraient été arrêtées par les autorités russes. Des allégations de torture sur ces dernières sont apparues après la parution de vidéos les montrant le visage ensanglanté. Au cours de leur audience dans un tribunal de Moscou dimanche soir, l’un deux apparaissait avec un bandage blanc à l’oreille et un autre est arrivé dans une chaise roulante.

Un moyen de «détourner l’attention» ?

Léonid Volkov, l’une des figures de l’opposition russe en exil, a dénoncé une tentative des services de sécurités russes de «détourner l’attention de (leur) impuissance et de (leur) échec» en montrant ces vidéos.

En effet, cet attentat est survenu quelques jours à peine après la réélection de Vladimir Poutine, sans opposition, pour six ans. Celui-ci avait pourtant promis la sécurité à ses concitoyens en pleine recrudescence des attaques en provenance d’Ukraine sur le sol russe.

La lutte contre le terrorisme «nécessite une coopération internationale totale», a estimé Dmitri Peskov, secrétaire de presse de Vladimir Poutine, mais celle-ci «n’existe pas du tout». Emmanuel Macron a, quant à lui, assuré avoir proposé à Moscou «une coopération accrue» sur le sujet, précisant que la branche de Daesh «impliquée» dans l’attaque de vendredi avait mené ces derniers mois «plusieurs tentatives» sur le sol français.

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