En direct
A suivre

États-Unis : Donald Trump, droit à l’avortement, Gaza… Joe Biden se montre combatif dans son discours sur l’état de l’Union

Le président américain Joe Biden a délivré son discours sur l’état de l’Union ce jeudi, redonnant un coup de fouet à sa campagne pour la présidentielle de novembre. Le démocrate s’est montré plutôt combatif, et très critique à l’égard de son futur adversaire, Donald Trump.

C’était l’occasion à ne pas manquer pour Joe Biden. Ce jeudi, le président américain a délivré son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès et des millions de téléspectateurs – un discours servant à présenter le programme politique du président pour les mois à venir.

En pleine année d’élection présidentielle, il était donc essentiel pour Joe Biden, qui peine à séduire même au sein de sa base électorale, d’utiliser cette tribune pour redonner un nouveau souffle à sa campagne.

Des attaques répétées contre Donald Trump

C’est probablement l’un des enjeux les plus importants du programme de campagne de Joe Biden : attaquer son rival Donald Trump, qu’il devrait affronter lors de la présidentielle de novembre prochain. Comme à son habitude, Joe Biden n’a pas prononcé le nom du républicain, préférant la formule «mon prédécesseur». Le président américain a donc promis d’incarner l'«optimisme» contre la «rancœur», la «force morale» contre la «haine» de Donald Trump.

Il a notamment accusé son rival de se «soumettre» à la Russie et au bon vouloir de Vladimir Poutine, de présenter un danger pour la démocratie américaine et de représenter le «déclin» de l’Amérique. Il a également pointé du doigt la proximité du Républicain avec la NRA, le tout-puissant lobby des armes aux États-Unis, dont les pouvoirs sont critiqués à chaque nouvelle fusillade de masse dans le pays.

Les droits reproductifs des femmes au premier plan 

Parmi les sujets de la campagne, la question des droits reproductifs des femmes, et en premier lieu, l’avortement, a été citée par Joe Biden. Pour rappel, la Cour suprême des États-Unis, dominée par des juges conservateurs, dont certains ont été nommés par Donald Trump lorsqu’il était président, a mis un terme au droit fédéral à l’avortement en juin 2022.

Depuis, le chef de l'État américain mise sur ce thème pour mobiliser sa base électorale démocrate, mais également les électeurs indépendants. Lors de son discours sur l’état de l’Union, le président américain a une nouvelle fois promis de rétablir l’arrêt Roe v. Wade, qui garantissait le droit à l’avortement au niveau fédéral.

«Des lois d’États interdisent le droit au choix, criminalisent des médecins, forcent des survivantes de viol ou d’inceste à quitter leurs États pour pouvoir avorter», a-t-il dénoncé, prenant l'exemple de Kate Cox, une mère de famille originaire de Dallas, au Texas, forcée de quitter l'État pour avorter en urgence, en raison de grosses complications lors de sa grossesse qui mettait sa santé en danger. La première dame, Jill Biden, a justement invité Kate Cox dans sa loge pour assister au discours du président.

Joe Biden a également mentionné la question de la fécondation in vitro, également remise en cause récemment dans l'État de l'Alabama, qu'il a promis de protéger.

Un cessez-le-feu immédiat à Gaza 

La guerre entre Israël et le Hamas fait partie des sujets brûlants sur lesquels Joe Biden était attendu au tournant. Lors de son discours, le président américain a dit œuvrer à «un cessez-le-feu immédiat» dans la bande de Gaza. Il a également annoncé la construction d’un port temporaire sur la côte pour permettre l’acheminement d’aides humanitaires dans les territoires assiégés. 

Cette assistance «ne peut pas être une considération secondaire ou une monnaie d'échange», a-t-il notamment déclaré à l’attention d’Israël. Il n’a toutefois pas omis de rappeler que de nombreux otages sont encore aux mains du Hamas, et a affirmé qu’«Israël a le droit de s’en prendre» au groupe terroriste.

La gestion du conflit entre Israël et le Hamas est cruciale pour Joe Biden, qui a déçu une partie de sa base électorale, à l’aile gauche des Démocrates et chez les jeunes, qui ont estimé dans les premiers mois de guerre que le président américain ne remettait pas en question la riposte israélienne à Gaza, et n’était pas assez mobilisé sur la question des civils palestiniens.

Par ailleurs, le cortège du président américain a dû emprunter un itinéraire secondaire jeudi soir pour l’emmener au Capitole, en raison d’un cortège de manifestants qui bloquait la route principale pour demander un cessez-le-feu à Gaza. À l’intérieur du Congrès, plusieurs élus portaient des keffiehs en solidarité avec le peuple palestinien.

La guerre en Ukraine et Vladimir Poutine

Depuis plusieurs mois, Joe Biden milite, notamment auprès des élus du Congrès, pour apporter davantage d’aide financière et militaire à l’Ukraine, toujours en proie à la guerre contre la Russie, et n’a pas manqué de réitérer cette demande lors de son discours sur l’état de l’Union.

«À l'étranger, la Russie de Poutine est en marche, envahissant l'Ukraine et semant le chaos dans toute l'Europe et au-delà. Si quelqu'un dans cette salle pense que Poutine s'arrêtera à l'Ukraine, je vous assure qu'il ne le fera pas. Mais l'Ukraine peut arrêter Poutine si nous la soutenons et lui fournissons les armes dont elle a besoin pour se défendre. C'est tout ce que demande l'Ukraine. Elle ne demande pas de soldats américains», a-t-il déclaré. 

Il n’a pas manqué de lancer une attaque contre Donald Trump, dont les récents propos concernant la Russie ont provoqué un tollé. «Mon prédécesseur, un ancien président républicain, a dit à Poutine : "Faites ce que vous voulez"», a fustigé Joe Biden. «Mon message au président Poutine est simple : nous ne nous déroberons pas, nous ne nous inclinerons pas, je ne m'inclinerai pas», a-t-il ajouté.

Il a notamment plaidé pour une OTAN «plus forte que jamais», et a salué l’entrée de la Finlande et de la Suède au sein de l’organisation.

LA QUESTION DE L’ÂGE 

À 81 ans, l’âge de Joe Biden est devenu une véritable question politique et un enjeu de sa campagne pour la présidentielle. De nombreux électeurs, y compris dans son propre camp, le jugent trop vieux pour exercer la fonction suprême, notamment en raison de nombreuses gaffes.

Lors de son discours, Joe Biden n’a donc pas cherché à éviter le sujet, mais l’a au contraire pris à bras-le-corps. «Cela ne se voit peut-être pas mais je suis là depuis un bon bout de temps», a-t-il notamment plaisanté. «À mon âge, certaines choses deviennent plus claires que jamais», a-t-il également confié. 

Joe Biden a cependant délivré un discours sur un ton ferme, assuré, combatif, pendant plus d’une heure, ce qui a rassuré les élus démocrates, qui comptaient sur ce discours pour redonner de l’élan à sa campagne pour la présidentielle.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités