Jimmy Chérizier, connu sous le nom de «Barbecue», est la principale figure des gangs opposés au gouvernement Ariel, qui dirige Haïti depuis 2021, et ce, malgré la crise sécuritaire.
Le chaos s’est installé sur Haïti. Le petit pays des Caraïbes est en proie à d’importantes violences causées par des bandes criminelles, qui ont notamment pris le contrôle d’une majeure partie de la capitale, Port-au-Prince. L’une des figures majeures de ce mouvement de violence s’est de nouveau fait remarquer ce mardi 5 mars : Jimmy Cherizier, également connu sous le pseudonyme de «Barbecue».
Au cours d’une conférence de presse, entouré d’hommes armés et cagoulés, l’influent chef de gang a menacé le pays de «guerre civile» si le Premier ministre actuel, Ariel Henry, ne quittait pas ses fonctions.
«Si Ariel Henry ne démissionne pas, si la communauté internationale continue de le soutenir, nous allons nous tout droit vers une guerre civile qui conduira à un génocide. Soit Haïti devient un paradis pour nous tous, soit un enfer pour nous tous», a-t-il menacé.
Une prise de position forte pour celui qui a effectué une carrière longue de 15 ans au sein de la police haïtienne, dans une unité dédiée à lutter contre les gangs. En 2019, «Barbecue» avait été finalement révoqué pour avoir participé à des exécutions sommaires de civils, mais également au massacre de La Saline, où plus de 70 personnes ont été exécutées, ainsi qu’à celui de Bel-Air en 2019 où 24 personnes ont été tuées.
C’est à partir de cette révocation que Jimmy Chérizier est passé du rôle de policier en charge de la lutte contre les gans à celui de chef de gang, avec grand succès : en 2020, il annonce notamment la création de la «famille G9», une confédération criminelle qu’il présentait comme un moyen de remettre l’ordre à Port-au-Prince.
Une alliance de gangs pour faire tomber le gouvernement
Prétendument soutenu par le gouvernement de Jovenel Moïse, «Barbecue» a par la suite profité du chaos à la mort de ce dernier, en juillet 2021, pour imposer sa loi dans certains territoires.
Dès la nomination d’Ariel Henry au poste de Premier ministre d’Haïti, Jimmy Chérizier n’a cessé de demander sa destitution à travers plusieurs actions coup de poing, dont le bloquage des livraisons de pétrole durant deux mois, en 2022, ce qui lui a valu des sanctions de la part du Conseil de sécurité des Nations Unies, du Royaume-Uni, ais également du Canada.
Des actes barbares à l'origine de son surnom
Ces dernières semaines, celui qui tiendrait son surnom de ses actes barbares, consistant à brûler ses victimes vivantes, a annoncé une alliance entre tous les gangs de Port-au-Prince afin de faire tomber le gouvernement Ariel.
Face à cette crise, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir afin de discuter de la situation à Haïti, alors que les liaisons vers Haïti sont de moins en moins régulières.