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Danemark : la reine Margrethe II annonce abdiquer le 14 janvier

Depuis la disparition de sa lointaine cousine Elizabeth II, elle est l'actuel monarque d'Europe au plus long règne. [Keld Navntoft/Ritzau Scanpix/via REUTERS]

La reine du Danemark, Margrethe II, a annoncé ce dimanche 31 décembre, qu'elle allait abdiquer le 14 janvier. À 83 ans, la monarque a mis fin à un règne de 52 ans.

La fin d’un règne de 52 ans. Fédératrice et populaire, la reine du Danemark, Margrethe II, qui a annoncé, ce dimanche, abdiquer le 14 janvier prochain, était à 83 ans la seule reine et le monarque au plus long règne d'Europe.

Toujours tirée à quatre épingles, elle a subtilement modernisé l'image de la monarchie danoise en restant à la tête du petit pays nordique durant plus d'un demi-siècle. Le 14 janvier 1972, à la mort de son père Frederik IX, elle est alors la première femme à monter sur ce trône - Margrethe I ne fut officiellement que régente au Moyen Âge (1375-1412).

C'est d'ailleurs exactement 52 ans plus tard qu'elle passera le sceptre à son fils aîné, le prince héritier Frederik, 55 ans. Au Danemark, la part des monarchistes culmine à plus de 80% et la famille royale danoise compte parmi les plus populaires au monde. Margrethe, dont le règne est le deuxième plus long dans l'histoire du royaume, est une institution qui a longtemps semblé indéboulonnable. 

Depuis la disparition de sa lointaine cousine Elizabeth II, elle est l'actuel monarque d'Europe au plus long règne. Devant son voisin suédois, et lui aussi cousin, Carl XVI Gustaf, qui vient de fêter ses 50 ans sur le trône. Dans le monde, seul le sultan de Brunei la dépasse de quatre années.

Une reine unificatrice

Si des princesses héritières sont appelées à régner dans plusieurs pays d'Europe, Margrethe est la seule femme du Vieux continent à régner. Reine, la Danoise aurait pu aussi ne jamais l'être, car la Constitution interdisait jusqu'en 1953 que la couronne arrive sur la tête d'une femme. Au détriment de son oncle Knud et de son fils, la loi est alors changée par référendum, sous la pression des gouvernements danois soucieux de modernité.

Le fondement de sa popularité, c'est que «la reine n'est pas du tout politique, elle unit la nation au lieu de la diviser», avait expliqué à l'AFP l'historien Lars Hovebakke Sørensen lors des célébrations de ses 50 ans de règne en 2022.

«Elle a réussi à être une reine qui a unifié la nation danoise à travers beaucoup de changements : la mondialisation, l’avènement d'un État multiculturel, des crises économiques (...) et la pandémie de Covid-19», avait-il développé. Veuve depuis 2018, la reine, affectueusement surnommée «Daisy», a contribué à moderniser progressivement la monarchie sans pour autant la trivialiser.

«Je resterai sur le trône jusqu'à ce que j'en tombe», avait auparavant prévenu cette fumeuse invétérée, mère de deux fils. Une opération au dos en février dernier l'a toutefois fait réfléchir. «L'opération a (...) donné lieu à des réflexions sur l'avenir, sur la question de savoir s'il était temps de transférer les responsabilités à la génération suivante», a confié la reine dimanche lors de son traditionnel discours du Nouvel an.

Une artiste réputée

Créatrice de costumes et scénographe, la reine, née à Copenhague le 16 avril 1940, aime promener son sourire franc à travers le pays. Chaque été, elle fait une croisière avec son yacht, le Dannebrog, avant de prendre ses quartiers d'été dans le sud-ouest de la France, au château de Cayx.  La souveraine l'avait acheté en 1975 avec son mari le prince Henrik, Henri de Monpezat, un diplomate noble né Français, originaire de la région.

Son érudition - elle a étudié à Cambridge et à la Sorbonne - et ses multiples talents font d'elle un exemple pour les Danois qui suivent religieusement ses interventions télévisées, notamment ses vœux de fin d'année. Intellectuelle polyglotte, elle s'est essayée à la traduction en élaborant en 1981, sous un pseudonyme et en collaboration avec son mari, une version danoise de l'ouvrage de Simone de Beauvoir «Tous les hommes sont mortels». 

Mais c'est surtout dans le dessin et la peinture qu'elle se distingue. Margrethe a illustré de nombreux ouvrages littéraires, comme la réédition en 2002 du «Seigneur des anneaux», de J.R.R Tolkien. Ses peintures ont été exposées dans de prestigieux musées et galeries - au Danemark et à l'étranger.

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