En direct
A suivre

Chine : «La réunification avec Taïwan est inévitable», prévient le président Xi Jinping

La prise de contrôle de l'île démocratique est une priorité pour Pékin dans son objectif de devenir une puissance mondiale. [© MINH HOANG/AFP]

La «réunification» de Taïwan avec la Chine est «inévitable», a revendiqué Xi Jinping, le président de la République populaire de Chine, dans un discours prononcé mardi 26 décembre, relayé par CNN. Ces propos surviennent à l’approche des élections présidentielles taïwanaises.

Le président chinois Xi Jinping a réaffirmé la position de longue date de Pékin à l’égard de Taïwan mardi 26 décembre, alors que les élections présidentielles de l’île-démocrate autogérée auront lieu samedi 13 janvier prochain, a déclaré la chaîne de télévision américaine CNN.

«La réalisation de la réunification complète avec la mère patrie est un cours inévitable du développement, elle est juste et c’est ce que veut le peuple», a assuré le chef de l’État chinois dans un discours à l’occasion du 130e anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire de Chine, Mao Zedong.

Ces déclarations font écho aux propos de Xi Jinping en octobre 2022, qui affirmait à l’occasion du 20e congrès du Parti communiste chinois que la Chine cherchait à réunifier pacifiquement Taïwan, sans pour autant exclure un éventuel «usage de la force» si c’était nécessaire. Tout au long de son règne, le dirigeant chinois a fait de la prise de contrôle de Taïwan une priorité, qui fait partie de son objectif de «rajeunir» la Chine pour qu’elle devienne une puissance à l’échelle mondiale.

Le parti démocratique en tête à Taïwan selon les sondages

Du côté de Taïwan, les divergences entre les partis politiques sur les relations avec la Chine font des élections présidentielles un test décisif de l’opinion publique taïwanaise à l’égard de Pékin. Ces désaccords entraînent d’ailleurs une intensification de l’influence du Parti communiste chinois auprès des Taïwanais.

Si Xi Jinping a renforcé ses pressions militaires, politiques et économiques sur l’île démocratique dirigée par la présidente Tsai Ing-wen, les élections de 2024 font suite à des années de tensions accrues entre la Chine et Taïwan. La cheffe de l’État, considérée comme cultivant les relations officieuses de Taïwan avec les États-Unis, pourrait être remplacée par le vice-président Lai Ching-te. En tête des sondages, le candidat du parti démocratique progressiste est ouvertement détesté par les responsables chinois.

Lai Ching-te est en tête devant deux autres candidats : Hou Yu-ih de Kuomintang, le parti nationaliste chinois, et Ko Wen-je, du parti populaire de Taïwan. Ces deux prétendants au titre de président taïwanais sont considérés comme favorables à des relations plus étroites avec Pékin.

Les États-Unis reprennent le dialogue avec la Chine

Depuis l’élection du président des États-Unis Joe Biden il y a trois ans, Xi Jinping ne l’avait rencontré qu’une seule fois en novembre 2022, à l’occasion du G20 à Bali, en Inde. Ils se sont de nouveau retrouvés lors du sommet de l’Apec qui s’est tenu à San Francisco en novembre dernier. Les deux chefs de l’État se sont engagés à continuer de dialoguer afin que la relation tendue entre Pékin et Washington ne dégénère pas en conflit ouvert.

Cependant, à San Francisco, Xi Jinping assurait au président américain Joe Biden que la «réunification» de la Chine avec Taïwan était «irréversible», a rapporté le ministère chinois des affaires étrangères après la rencontre des deux présidents.

Cet entretien fait également suite au déplacement de Nancy Pelosi, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants américaine, à Taïwan en août 2022. Lors de cette visite, la Chine avait encerclé l’île démocratique pendant plusieurs jours en faisant la démonstration d’exercices militaires de grande ampleur, en plus de couper les communications militaires de haut niveau avec les forces armées américaines.

Aujourd'hui, les États-Unis entretiennent des relations non-officielles avec Taïwan tout en défendant la politique de la «Chine unique». En effet, Washington reconnaît la position de la Chine par rapport à Taïwan, sans pour autant avoir reconnu officiellement les revendications de Pékin sur l’île de 23 millions d’habitants. La Maison Blanche est également tenue par la loi de fournir à l’île démocratique les moyens de se défendre.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités