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Avion immobilisé dans la Marne : la justice autorise l'appareil à repartir

Des «lits individuels» sont installés dans le hall de l'aéroport de Vatry afin de procéder aux auditions. [©François NASCIMBENI/AFP]

Immobilisé en France depuis jeudi en raison de «soupçons de traite d’êtres humains», l'avion en provenance des Émirats arabes unis et à destination du Nicaragua, avec 303 passagers indiens à son bord, a reçu l'autorisation de quitter la Marne.

Un voyage et des questions. Un avion qui transportait 303 passagers indiens, immobilisé depuis jeudi 21 décembre à l’aéroport de Vatry (Marne), a eu l'autorisation de quitter le département, d'après les informations du parquet de Paris, relayées ce dimanche. Par ailleurs, la justice a annoncé l'annulation du maintien dans l'aéroport pour un premier passager de l'avion.

«Cette décision permet d'envisager le réacheminement des passagers placés en zone d’attente. Par conséquent les autorités compétentes de la Direction générale de l'aviation civile s'efforcent d'obtenir les autorisations nécessaires au redécollage de l'avion, ce qui devrait intervenir au plus tard lundi matin», a précisé la préfecture de la Marne dans un communiqué.

Cette immobilisation spectaculaire a fait suite à «un signalement anonyme» selon lequel cet avion «transportait des passagers indiens (...) susceptibles d'être victimes de traite d'êtres humains», avait indiqué le parquet de Paris. Il s’agirait plus précisément de trafic de migrants. Deux des passagers de ce vol ont été placés en garde à vue, avait-il ajouté.

L'enquête, menée par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), vise à «vérifier si des éléments viendraient corroborer» les soupçons de traite d'êtres humains, selon le parquet. «Des vérifications d'identité ont été effectuées sur les 303 passagers et sur les personnels navigants», ainsi que des «vérifications des conditions et objectifs de transport des passagers», a-t-il précisé.

Selon une source proche du dossier, des mineurs figurent parmi les passagers du vol. Un dispositif de gendarmerie empêchait vendredi 22 décembre au soir l'accès à l'aéroport, qui est depuis confiné. Devant l'aérogare, une rangée de bâches blanches cache la baie vitrée du hall d'arrivée.

«La compagnie estime qu'elle n'a rien à se reprocher»

Selon la préfecture de la Marne, cet avion de la compagnie roumaine, Legend Airlines, est immobilisé depuis «son atterrissage (jeudi) dans l'après-midi». Les passagers indiens, probablement des travailleurs aux Émirats arabes unis, pourraient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale afin de tenter ensuite d'entrer illégalement aux États-Unis ou au Canada. Le préfet de la Marne a étendu par arrêté la zone d'attente des étrangers au hall d'accueil de l'aéroport. Les passagers y disposent, selon la préfecture, de «lits individuels».

«La compagnie estime qu'elle n'a rien à se reprocher, n'a commis aucune infraction et se tient à disposition des autorités françaises», a assuré à l'AFP Liliana Bakayoko, qui se présente comme l'avocate de Legend Airlines. L'entreprise compte «se porter partie civile si des poursuites sont initiées par le ministère public, ou porter plainte» dans le cas contraire, a-t-elle ajouté. 

«L'ambassade a obtenu l'accès consulaire. Nous étudions la situation et veillons au bien-être des passagers», a indiqué l'ambassade d'Inde en France sur X, ex-Twitter.

La loi prévoit que s'il arrive en France par avion et que l'embarquement vers son pays de destination lui est refusé, un étranger peut être maintenu en zone d'attente pendant au maximum, quatre jours, par la police aux frontières. Ce maintien peut ensuite être prolongé de huit jours par un juge des détentions et de la liberté, puis de huit jours supplémentaires à titre exceptionnel. Au maximum, en fonction des recours, le maintien en zone d'accueil peut atteindre vingt-six jours.

La Direction nationale de la police aux frontière, la gendarmerie des transports aériens et la brigade de recherche de Vitry-le-François ont été co-saisies, a précisé le parquet. La traite des êtres humains est un «crime faisant encourir vingt ans de réclusion criminelle et trois millions d'euros d'amende», souligne-t-il.

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