De nombreuses auditions et plusieurs arrestations ont eu lieu ce jeudi 14 décembre dans toute l’Europe. Les personnes mises en cause sont soupçonnées d’avoir tenu des propos racistes, antisémites, homophobes ou des appels à la violence, rapporte Europol ce vendredi.
Dans le cadre d’une journée d’action de cinq services de police européens, 209 personnes ont été interpellées jeudi 14 décembre dans tout le continent, pour des propos à caractères racistes, antisémites, islamophobes, homophobes ou des appels à la haine, a révélé Europol ce vendredi 15 décembre.
En France, 55 personnes ont été auditionnées. La majorité sont des hommes, âgés de 13 à 75 ans, et aux profils différents : «Cela va du particulier qui a proféré des injures racistes dans son quotidien, jusqu'à l'influenceur professionnel» qui diffuse des messages haineux sur Internet, a indiqué un officier de l'OCLCH (Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne), qui a participé à l’opération.
À ce stade huit personnes ont été convoquées devant la justice française et une, qui était récidiviste, a été écrouée.
des propos antisémites depuis le 7 octobre
Ce type d'opérations a «valeur d'exemple», face à un phénomène en «constante progression partout en Europe», a déclaré à l'AFP, le général Jean-Philippe Reiland, chef de l'OCLCH.
«Il y a un chiffre noir de la part des victimes de crimes de haine, qui n'osent pas aller déposer plainte», a poursuivi le général, qui espère que ce type d'opérations incitera les victimes à porter plainte.
Plusieurs personnes ont également été mises en cause pour des propos antisémites tenus depuis le 7 octobre, date de l’attaque de Hamas dans un festival en Israël.
Cette opération a également conduit à l’interpellation de personnes dont les messages haineux en ligne ont eu des répercussions dans la vie réelle, notamment dans le cadre d’un guet-apens homophobe.
Un homme a été placé en garde à vue, pour avoir donné un rendez-vous à un autre homme gay pour l'agresser et le voler.
La Direction générale de la gendarmerie envisage de soumettre au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin l'idée d'instaurer en France une opération de ce type chaque année, sur le modèle de ce que le BKA, la police allemande, fait de façon annuelle.